L'idée est conjointement avancée par le biologiste américain, Leonard Ornstein du Mount Sinai School of Medicine et les modélisateurs des changements climatiques, David Rind et Igor Aleinov de la Nasa. Ils envisageraient de dessaler l'eau de mer des océans les plus proches avant de l'acheminer, via des aqueducs et pompes, vers le désert. Cette entreprise titanesque, qui coûterait 2 trillions de dollars par an, consiste principalement en la plantation d'eucalyptus grandis et d'autres espèces d'arbres tropicales résistantes à la chaleur, ce qui ferait baisser la température de 8 ° C, rapportent-ils dans le numéro d'octobre dans la revue Climatic Change. En outre, ce boisement mammouth apportera annuellement 700 à 1200 millimètres de pluie. L'eucalyptus croît rapidement, réduisant de 8 milliards de tonnes de dioxyde de carbone par an, ce qui est l'équivalent de nos émissions actuelles. Certes, le prix est exorbitant, mais force est de souligner qu'il est comparable à celui déboursé pour capturer les gaz à effet de serre pour son stockage souterrain (200 dollars par 1 tonne de dioxyde de carbone). Ainsi, le bois de ces arbres constituera une source de chauffage non polluante. Le seul inconvénient, selon les scientifiques, est de diminuer l'apport en poussière riche en fer qui passe du Sahara à l'océan Atlantique, si nécessaire pour les formes de vie marines.