Dernier rebondissement en date, les onze élus composant l'assemblée s'étaient réunis, jeudi, en présence du chef de Daïra, pour prendre acte de la demande de démission introduite, trois jours auparavant, par le maire, Abderrahmane Bensebaâ. Cet édile municipal était maire FFS durant le dernier mandat, puis réélu sur une liste «indépendante» avant d'être un candidat malheureux sous la chapelle du RND, lors des récentes sénatoriales. Le maire démissionnaire devra être remplacé, selon le code communal, par «le candidat venant sur la même liste après le dernier élu de ladite liste». Le wali devra prendre la décision de son remplacement dans un délai n'excédant pas un mois. Et alors est-ce la solution ? Rien n'est sûr. Depuis l'éclatement de la crise, chacun des belligérants a campé sur ses positions. Toutes les sessions de cette assemblée se sont déroulées sous un même scénario: la proposition de l'ordre du jour du président se heurte systématiquement au rejet de l'opposition. Et c'est l'impasse ! Neuf élus sur onze que compte l'APC d'Akbou avaient même introduit, le 16 février dernier, une motion de défiance contre le P/APC. Dans une déclaration transmise à notre rédaction, six élus de l'opposition, (deux du FLN, deux du FFS, un du RND et un du RCD), rejettent la responsabilité du blocage et l'impute totalement au maire. Nos tentatives de joindre ce dernier pour nous livrer sa version ont été vaines. En attendant, les associations renvoient dos à dos les deux parties en conflit. «Pourquoi avoir attendu l'issu des sénatoriales pour démissionner ? C'est la preuve qu'Akbou est le dernier souci pour le maire. Son seul souci c'est le poste de sénateur», dénonce un quadragénaire, fonctionnaire de son état. Notre interlocuteur ne ménage pas non plus les élus de l'opposition : «pourquoi avoir bloqué le maire sachant que le blocage ne pénalise, en définitive, que la population. S'ils ont des choses à reprocher au P/APC, ils n'ont qu'à saisir la justice qui fera son travail». L'avenir s'annonce ainsi incertain pour la ville d'Akbou, surtout que la seule solution reste la dissolution de cette APC et son renouvellement à la faveur d'une élection partielle. Sauf que la dissolution, telle que stipulée par le code communal, ne saura être promulguée que par décret qui sera paraphé par le conseil des ministres, après un rapport du ministère de l'Intérieur. Un conseil des ministres pour dissoudre une APC ! Voilà une disposition pour le moins aberrante et dont l'amendement s'avère comme nécessité absolue. Faudra-t-il attendre deux autres longues années, c'est-à-dire jusqu'aux prochaines élections locales pour espérer une issue à ce conflit? En attendant, toute la gestion des affaires communales est bloquée, au grand malheur des populations.