La famille de Mohamed Benmouna, un jeune de 21 ans, qui, selon la justice, se serait suicidé par pendaison dans un commissariat de Firminy (banlieue de Saint-Etienne), mercredi dernier pendant sa garde à vue pour une tentative d'« extorsion de fonds » présumée sur un mineur, a déposé jeudi une plainte contre X. Dans son dépôt de plainte, Abdelkader Benmouna, le père du jeune homme, demande « que la lumière soit faite sur cette affaire ». Le jeune homme devra être enterré en Algérie. Le parquet de Saint-Etienne a indiqué que l'autopsie du corps du jeune homme n'avait révélé « aucune trace de violence ». D'après les premières conclusions de l'autopsie, Mohamed Benmouna a été asphyxié par le lien qu'il s'était enroulé autour du cou et dont il avait fixé les extrémités dans des trous percés dans la cloison de sa cellule. Une seconde autopsie a été réalisée « afin de lever toute ambiguïté », avait dit le procureur de la République, Jacques Pin. « Les traces relevées sur le cou excluent l'hypothèse de l'intervention d'une tierce personne pendant la pendaison. Les résultats sont formels », a-t-il assuré par la suite. Le magistrat a en outre expliqué cette décision par le désir de la famille de « récupérer rapidement le corps afin de le rapatrier en Algérie, où il doit être inhumé. » La famille, qui a été longuement reçue vendredi soir par le procureur de la République de Saint-Etienne et les deux médecins légistes qui ont procédé à la deuxième autopsie de leur fils, « a admis l'hypothèse du suicide », a indiqué samedi le procureur Jacques Pin. Craignant des incidents après trois nuits d'échauffourées, elle a demandé l'annulation d'une marche en sa mémoire prévue dans la journée de samedi. Le parquet a, par ailleurs, ouvert une information judiciaire pour homicide involontaire, ce qui permettra à un juge d'éclaircir les circonstances du drame. « Il s'agit de voir s'il y a eu ou non un défaut de surveillance durant la garde à vue », a indiqué le procureur de la République. « Des anomalies ont été relevées en ce qui concerne la cellule ; elle n'était pas aux normes. Il faut désormais creuser dans ce sens-là et savoir s'il y a une négligence de la part des policiers ce soir-là. Il existe un vrai doute », a-t-il poursuivi, interrogé par Reuters. L'état des cellules est jugé non conforme et aurait permis, selon la version de la justice, au jeune homme d'accrocher les lanières au mur pour se pendre.