Routes impraticables, marchés informels, trottoirs défoncés, bouches d'égouts absentes, enchevêtrement de petites bâtisses aux murs délabrés, et une pollution à grande échelle, ce sont là les caractéristiques du petit bourg de Oued El Had, actuellement cité des Frères Abbes. Cette dernière se compose de quartiers populaires nichés entre Sidi Mabrouk supérieur et la rivière oued Kelab. Ces lieux ont marqué l'actualité ces derniers jours, après qu'une centaine de jeunes ont manifesté leur colère suite au décès, dans des circonstances tragiques, de l'un des leurs. Mais au-delà de ce fait divers qui, néanmoins, a failli mettre le feu aux poudres, Oued El Had se rappelle aujourd'hui les promesses des autorités locales de régler les problèmes auxquels font face les habitants. Des associations représentant ces derniers expriment, à ce titre, leur ras-le-bol ; ils s'indignent parce que rien n'a été fait pour leur quartier, et ce malgré les nombreuses démarches entreprises auprès des différents services de l'APC. Ils sont unanimes à déplorer la saleté et le laisser-aller dans lesquels Oued El Had est confiné. En effet, à l'entrée de la cité, l'on est consterné par la présence d'une décharge d'ordures, débordant jusque dans les alentours, dégageant des odeurs fétides. Et au fur et à mesure qu'on s'enfonce dans le quartier, l'on fait le même constat pour tous les bacs à ordures déposées par les services de la commune sur les trottoirs, lesquels n'arrivent pas à contenir tous les détritus qui s'accumulent durant des jours. A la tombée de la nuit, des dealers écoulent leur poison (drogue et psychotropes); bien que le fait ait été à maintes reprises signalé à qui de droit, rien n'a été entrpris pour y mettre un terme, affirment les représentants des habitants. De plus, les agents communaux chargés de l'entretien de la cité se contentent de balayer uniquement sur l'artère principale bordant le marché des fruits et légumes. La situation est plus critique encore puisque la quasi-totalité des égouts est dépourvue de couvercles; ces derniers ont tout bonnement disparu, et les égouts sont obstrués par les amas de pierre ou des sacs d'ordures. Les eaux usées d'où émanent des odeurs nauséabondes coulent le long des voies. Les représentants des associations du quartier évoquent également les travaux de réfection de la chaussée, qui durent dans cette cité depuis des lustres. Les nids de poule et les crevasses sont depuis longtemps un calvaire, aussi bien pour les piétons que pour les automobilistes. Et ce ne sont pas les rafistolages occasionnels qui vont résoudre les problèmes de bitume et de trottoirs défoncés ! Un habitant de Oued El Had nous dira à ce propos: «Tous les travaux entamés ne font qu'enfoncer la cité un peu plus dans la clochardisation ; les entrepreneurs ne font que du replâtrage pour toucher leur dû et repartir illico vers d'autres projets, alors que les travaux réalisés à Oued El Had ne durent que quelques mois, car avec la saison des pluies, les couches de bitume sont emportées par les eaux, et la boue reprend ses droits.» En tout état de cause, les représentants des habitants de la cité Oued El Had, outre la déliquescence de la situation de leur quartier, parlent de l'incapacité des autorités locales à assumer leurs responsabilités et de la défaillance criarde des pouvoirs publics pour lesquels l'environnement reste un vain mot.