Lyon De notre correspondant La population immigrée y est importante et la question sociale, en raison de la crise économique, y est primordiale. Ici comme ailleurs dans le pays, le parti présidentiel UMP pensait tirer les dividendes du débat sur l'identité nationale lancé en septembre 2009. Après avoir fait main basse sur les électeurs d'extrême droite en 2007 lors de la présidentielle, Nicolas Sarkozy imaginait les garder dans son escarcelle. Las, le Front national, avec une Marine Le Pen plus revigorante que son père de 82 ans, a trouvé une source de jouvence, se nourrissant dans des idées archaïques basées sur la peur et l'exclusion. En Provence-Alpes-Côte d'Azur (Marseille), l'abstention a atteint les sommets comme ailleurs, le score du Front national avoisine les 21%, avec des poussées de fièvre dans certaines localités à plus de 35%, comme Marignane. Dans cette région, habituellement terre d'élection du parti d'extrême droite, Jean-Marie Le Pen, qui était tête de liste, a donc marqué de son empreinte son certainement dernier combat électoral. Ce chiffre est d'autant plus inquiétant que l'UMP est à 25,8%, avec une tête de liste, Thierry Mariani, qui a, autant que le FN, toujours jonglé avec le terrain d'élection du FN, l'immigration. L'ami du président Sarkozy se serait bien vu en 2007 à la tête du premier ministère de l'Immigration et de l'Identité nationale. Mais Le Pen a toujours dit que les Français préfèrent l'original à la copie. Le parti socialiste, avec à sa tête Michel Vauzelle, décroche 26,6%, devant le premier parti de la région, et les écologistes d'Europe Ecologie appointent à 11%, un chiffre en dessous de la moyenne nationale. En Languedoc-Roussillon (Montpellier), Georges Frèche, président sortant, candidat divers gauche depuis son éviction du Parti socialiste, avec 34,28% sera le seul candidat de gauche au deuxième tour, face à l'UMP et au Front national qui a atteint là aussi le résultat impressionnant de 12,67%. Enfin, en Rhône-Alpes (Lyon), le Front national flirte avec les 14%. Le président sortant socialiste, Jean-Jack Queyranne, avec 25,4%, est dépassé par l'UMP qui atteint 26,4%. La liste socialiste devra, au deuxième tour, négocier avec les écolos d'Europe Ecologie qui avec 17,8% dépasse leurs espérances. Le Modem du Franco-Algérien Azouz Begag est sous le seuil fatidique des cinq points, ce qui ne lui permet pas de se maintenir au second tour. Enfin, le Nouveau parti anticapitaliste, dirigé au niveau national par Olivier Besancenot, ne dépasse pas les 2%. Le NPA avait dans sa liste de Vaucluse accepté une militante musulmane voilée.