Lors d'une rencontre avec les investisseurs, le wali de Bordj Bou Arréridj, Bekkouche Benamor, a incité ceux ayant bénéficié d'une parcelle dans la zone industrielle Mechta Fatima de faire preuve d'engagement vis-à-vis de la réalisation de leurs projets. Et pour faciliter la régularisation de leur situation administrative, un bureau unique a été mis à leur disposition, et ce, dans un délai ne dépassant pas quinze jours, «sous peine de restituer les terrains pour les attribuer à d'autres investisseurs». Bekkouche Benamor s'est dit prêt à les écouter et à prendre acte de toutes leurs préoccupations qui entravent leurs démarches et les empêchent de faire aboutir leurs projets. Il a, en outre, dénoncé «la tergiversation» de certains investisseurs, dont bon nombre n'ont pas daigné récupérer leur permis de construire. De leur côté, les investisseurs dénoncent «l'anarchie» dans la gestion de la zone industrielle depuis sa création qui remonte à plus de dix ans. Ils dénoncent également «le flagrant retard» dans le raccordement aux réseaux de gaz et d'électricité et «le bricolage» dans les opérations d'assainissement, qui s'avèrent «inutiles», puisque le niveau des canalisations est parfois plus élevé sur certaines parcelles, destinées à l'implantation des projets, en sus des «erreurs» commises par l'administration quant à la réattribution des actes de concession. Pour eux, c'est un argument de taille, qui a amplement freiné les travaux. D'autres investisseurs demandent la levée du gel sur les opérations de forage. Le premier responsable réplique en promettant qu'une enveloppe de 400 milliards de centimes a été octroyée pour des opérations d'aménagement. «A cet effet, un appel d'offres a été lancé et s'est soldé par la réception de 67 propositions, en attendant le choix de l'entreprise avant janvier prochain», rassure le wali, en ajoutant qu'un autre appel d'offres sera lancé pour le raccordement aux réseaux de gaz et d'électricité. Concernant les autorisations de forage, le wali explique le gel par «une mesure préventive» pour éviter la dilapidation de la nappe phréatique, déjà en souffrance ces derniers temps dans la région des Biban. Toutefois, il n'a pas exclu d'attribuer des autorisations à des investisseurs après l'étude hydrogéologique. Il est important de noter qu'en 2011, l'Agence nationale d'intermédiation et de régulation foncière (Aniref) a organisé un forum à Béjaia regroupant cinq wilayas, dont Bordj Bou Arréridj. Un forum dédié à la mise en valeur des nouveaux textes régissant le foncier industriel et consacrant le régime de la concession pour améliorer l'offre du foncier industriel au profit des opérateurs, et réduire les comportements spéculatifs qui ont longtemps pénalisé les candidats à la création ou extension d'entreprises. Le postulant à une parcelle de terrain aura à sa disposition la procédure de gré à gré, par arrêté du wali après accord du ministère de tutelle, comme mode unique d'octroi de la concession de terrain relevant du domaine privé ou de l'Etat. Mais à qui profite la situation des projets d'investissement qui ne voient toujours pas le jour dans la zone industrielle de Bordj Bou Arréridj ? Certainement, elle ne profite ni aux investisseurs, qui se sentent déboussolés par la bureaucratie, ni aux jeunes, qui espèrent décrocher un emploi, ni encore moins aux collectivités locales, qui y voient un manque à gagner en termes de recettes fiscales en cette période de morosité économique.