Le leader communiste cubain Fidel Castro a estimé hier que l'extrême droite américaine ferait tout pour mettre « hors jeu » le président Barack Obama même si ce dernier « ne veut ni ne peut », selon lui, changer le système « de domination capitaliste mondial ». « Obama est né, a été éduqué, a fait de la politique et a eu du succès à l'intérieur du système capitaliste impérial des Etats-Unis. Il ne veut ni ne peut changer le système », écrit Fidel Castro dans un billet rendu public hier sur le site internet officiel cubadebate.cu. Même si jamais Obama « ne questionne le système de domination capitaliste », « l'extrême droite le déteste » parce qu'il est afro-américain, poursuit l'ancien président cubain, âgé de 83 ans, estimant qu'Obama ne doit son élection qu'à « la profonde crise politique et économique aux Etats-Unis ». « Je n'ai aucun doute que la droite raciste fera tout son possible pour l'user et s'opposer à son programme afin de le mettre hors jeu d'une façon ou d'une autre, au moindre coût politique possible », estime encore Castro, la bête noire des Etats-Unis depuis un demi-siècle, en notant la baisse des opinions favorables sur l'action d'Obama dans les sondages aux Etats-Unis. Barack Obama est favorable à une détente avec Cuba, sous embargo américain depuis 47 ans. Le dirigeant cubain estime par ailleurs que la stratégie d'Obama « de retirer les troupes d'Irak pour les envoyer à la guerre en Afghanistan est une erreur » « c'est dans ce pays que s'est échouée l'Union soviétique », souligne Fidel Castro, qui avait soutenu l'intervention de l'Armée rouge en Afghanistan en 1979 alors que Washington appuyait en sous-main les combattants islamistes. Fidel Castro a cédé les rênes de la présidence en 2006, après un demi-siècle de pouvoir, à son frère Raul en raison de graves problèmes de santé. Il n'a plus fait, depuis, d'apparition publique mais reste notamment présent et influent par le biais de ses « réflexions » sur l'actualité publiées dans la presse. Il est apparu en bonne forme dans une vidéo diffusée dimanche par la télévision cubaine, la première depuis plus d'un an et qui le montre discutant à son domicile avec un groupe d'étudiants vénézuéliens.