Rabat (Maroc) De notre envoyé spécial Imazighen, Imazighen, Idir». C'est ce qu'ont scandé des dizaines de milliers de personnes en voyant Idir – le célèbre chanteur d'expression kabyle qui est aussi auteur, compositeur et musicien – monter sur scène. C'est un accueil très chaleureux qui a été réservé à Idir. C'est un public foncièrement «cheleuh» (amazigh) qui a acclamé Idir haut et fort. Idir saluera l'assistance avec déférence et un large sourire : «Azul Fellawen !». Le troubadour, la guitare en bandoulière et accessoirement soufflant sur une flûte, est bluffé par le public. Aux premières notes de Assendu, c'est le délire. Une clameur «publique» reprenant mot à mot les paroles a cappella surtout les jeunes filles, arborant la fouta kabyle. C'est que Idir a un «femmes-club» au Maroc. Idir est en arrêt ! La chanson ne lui appartient plus. Il n'est pas du tout dépaysé. Aussi, Idir au top, pour ne pas dire aux cimes du Durdjura, offrira une fête à casser… la baraque. Une véritable thamaghra (fête en kabyle). Sur des rythmes mêlant le son typique du «Idir», de l'electro, du chaâbi, gnawi, pop-rock voire des tonalités irlandaises, Idir délectera son public en or avec Tizi Ouzou (Brahim Izri et Maxime Le Forestier), Awah Awah, Yelha Wurar, Cfiy, Twizi, Isaltiyen… Mais Idir fera fort avec Zwit Rwit, son fameux hit, repris par Khaled en 1986 et en 1999 sur l'album Kenza (Ouine El harba Ouine) et Azwaw, dont cheb Mami en a fait une version intitulée Monde des merveilles. Un concert d'Idir plein de générosité et d'humilité. «Je suis d'Agadir. Je suis cheleuh (amazigh) et je suis venue spécialement pour Idir. Je l'adore ! Vous savez, quand notre équipe joue contre le Riad El Baydaoui, on porte le maillot de la JSK de Tizi Ouzou», nous confiera Fatiha, une fan inconditionnelle de Idir.