Le paiement des arriérés de salaires des travailleurs de certaines entreprises publiques et la réintégration des employés abusivement licenciés devraient être au menu. Les organisations patronales se pencheront sur les mesures de la loi de finances complémentaire (LFC), qui a suscité beaucoup de mécontentement dans le milieu économique. Les membres du gouvernement se réuniront, après la fête de l'Aïd El Fitr, avec les représentants du patronat et de l'UGTA pour convenir d'une date de la tenue de la tripartite. Peut-être en octobre, en novembre et pourquoi pas en décembre ! Une chose est sûre : cette rencontre, qui s'inscrit dans la vieille tradition du dialogue social, devra se tenir avant la fin de l'année. Cela pour une raison : la revalorisation du Salaire national minimum garanti (SNMG) doit intervenir dans les délais fixés par le chef de l'Etat. Durant sa campagne électorale pour un troisième mandat, le président Bouteflika s'était en effet engagé à augmenter le SNMG durant l'année 2009. Il reste donc un peu plus de trois mois pour le faire. Comme la date, l'ordre du jour de cette tripartite sera également fixé lors de la réunion d'après le mois de Ramadhan. La revalorisation du SNMG est, de toute évidence, à l'affiche de cette rencontre tripartite. Il reste à savoir la valeur de cette augmentation, attendue par le monde du travail. Certains observateurs ne tablent pas sur une forte augmentation d'autant plus que les ressources financières de l'Algérie ont substantiellement diminué à cause de la chute brutale des prix du pétrole. Ils n'espèrent ainsi pas une revalorisation de plus de 2000 DA. D'ailleurs, depuis l'arrivée de Bouteflika au pouvoir, le SNMG a connu trois augmentations, toutes de 2000 DA. Il est passé de 6000 à 8000 DA, puis à 10 000 et en 2007 à 12 000 DA. Mais, selon certaines sources, l'UGTA veut un SNMG à au moins 20 000 DA. Sa revendication, elle compte la défendre lors de la tripartite à travers une étude en cours de réalisation sur le pouvoir d'achat des ménages. Abdelmadjid Sidi Saïd et ses collègues réussiront-ils à convaincre le gouvernement d'une telle augmentation ? Difficile de parier. Il y a quelques mois, certains médias ont diffusé l'information selon laquelle le SNMG passerait à 15 000 DA. Est-ce vrai ? Jusque-là, aucune confirmation officielle n'a été faite. D'autres dossiers, comme celui du nouveau code du travail et celui relatif aux facilitations à l'investissement, devraient être à l'ordre du jour. Cela sans oublier les dossiers qui ne sont pas encore finalisés, comme les statuts particuliers de certains secteurs. L'intégration des contractuels qui ne trouve toujours pas de solution, le paiement des arriérés de salaires des travailleurs de certaines entreprises publiques et la réintégration des employés abusivement licenciés devraient être au menu. La question du pouvoir d'achat qui ne cesse de dégringoler devrait être également abordée, surtout que la centrale syndicale veut en faire son cheval de bataille. Les organisations patronales se pencheront sur les mesures de la loi de finances complémentaire (LFC), qui a suscité beaucoup de mécontentement dans le milieu économique. Certaines mesures de la LFC n'ont pas été du goût des opérateurs économiques. L'on peut citer, entre autres, celle imposant le crédit documentaire comme seul mode de paiement des importations et la suppression de la procuration pour l'accomplissement des formalités douanières. Auparavant, le paiement des marchandises et matières premières importées se faisait sur la base de la constitution d'une provision et le règlement final devait se faire au minimum 90 jours après leur réception. Mais depuis les nouvelles mesures, leur paiement devra se faire sur la base du crédit documentaire. Autrement dit, bien avant la réception des marchandises. Pour le gouvernement, cette mesure a été instituée pour réduire les importations. Mais pour le patronat, ces mesures engendrent des difficultés de trésorerie et, par ricochet, la paralysie de l'économie nationale en raison notamment des délais souvent longs entre le paiement de la facture et la réception des importations. Mais comment les organisations patronales comptent-elles convaincre le gouvernement de revoir sa copie, sachant que le Premier ministre a déjà affirmé dans une déclaration à la presse qu'il ne reculera pas sur les mesures contenues dans la LFC ? Est-il encore possible de revenir en arrière ? Avec tous ces dossiers qui devraient être examinés, la tripartite s'annonce d'ores et déjà chargée. Et tout dépendra du degré de détermination de la centrale syndicale à défendre les intérêts des travailleurs et les organisations patronales ceux des entreprises.