Les assises de ce que fut « la citadelle Souk Ahras », héritière de la prestigieuse « base de l'Est », s'effritent et supportent mal les interminables querelles mues par des arrière-pensées claniques, tribales et récemment mercantiles. Désertée par les militants depuis plus d'une année, la formation de Belkhadem pleure son passé et se remémore avec nostalgie ses années fastes, faites de monolithisme, certes, mais aussi de discipline et de respect (fût-il de façade) pour le peuple. Les luttes intestines rongent le FLN version 2009 et ses factions s'échangent à chaque fois que l'occasion se présente, accusations, diatribes, critiques, menaces et peuvent aller jusqu'à transformer le lieu de la rencontre en ring. La mode, ces derniers temps, est au recrutement des marginaux et à la mobilisation des cousins pour assurer la protection des chefs de file des groupes rivaux. Pour avoir tenté d'assister à une réunion organique, organisée en juin 2008 au théâtre Mustapha Kateb, Athmane, un militant du parti a été passé à tabac par trois vigiles. Il s'en sortira avec un certificat d'incapacité physique de 6 jours, délivré par un médecin légiste. Le phénomène ne dérangera pas, outre mesure, les responsables du parti qui préconisent publiquement le recours à la violence pour mâter les opposants et vont jusqu'à recruter des « gardiens » parmi les repris de justice. La confection des listes électorales en 2007 n'a pas été sans conséquence pour le FLN. Les édiles communaux et ceux de l'APW, sélectionnés sur la base de leur allégeance et leur appartenance tribale, donnent aujourd'hui une image plutôt terne à nos assemblées. Au chef-lieu de la wilaya, des élus FLN préparent et dirigent un putsch contre un P/APC FLN. A H'nencha, un élu de cette même obédience rallie une opposition qui durera plus d'une année contre un maire affilié au parti de Belkhadem. Des kasmas vivent au rythme des clivages et peinent à rassembler leurs militants sous peine de provoquer des batailles rangées. C'est dire toute la fragilité d'une formation qui n'a pas tiré leçon de ses échecs multiples. A quand la purge ou le substitut ?