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Le développement durable face au défi écologique
Publié dans El Watan le 19 - 09 - 2011

Changements climatiques, pollution, épuisement des ressources naturelles, catastrophes,… autant de phénomènes liés les uns aux autres, conséquences d'un mode de vie peu soucieux des équilibres de la planète.
Toutefois, la protection de l'environnement relevait de la responsabilité de la communauté internationale composée des Etats et des organisations. Le citoyen, quant à lui, atteste son droit à une vie saine, productive en harmonie avec la nature. Si c'est un droit, c'est aussi un devoir pour lui de participer à la protection de l'environnement.Conscients de cela, les citoyens des pays développés intègrent de plus en plus la protection de l'environnement dans leur quotidien à travers des habitats écologiques, les énergies renouvelables, la récupération des eaux de pluie, des modes de transport alternatifs, tri et recyclage des déchets,…
Ces gestes relèvent de l'écocitoyenneté. Il s'agit d'un homme ou d'une femme qui est conscient d'appartenir à un territoire (le territoire ne lui appartient pas). Cette appartenance implique pour l'éco-citoyen, aussi bien des droits que des devoirs envers son environnement. Afin que ce dernier continue de garantir son existence et celle des générations futures, il participe donc à une démarche de développement durable, en mettant en place dans sa vie quotidienne des éco-gestes. Chez nous, on est encore loin. Ces solutions sont perçues comme un retour à l'âge de la pierre. Pourtant, il s'agit de développer et d'exploiter les technologies modernes pour la protection de l'environnement. L'enjeu réside alors dans le développement d'une culture de participation écologique. Pour aboutir à cela, la démarche à adopter est la suivante : s'informer-mesurer-agir.S'informer sur l'état actuel de l'environnement, ainsi que les dangers encourus si cette situation persistait.
87% de richesses pour 1/5 de la population
La situation est de plus en plus préoccupante. Le modèle de développement qui domine le monde a de nombreuses limites. Ce dernier est très déséquilibré, injuste, à l'intérieur des groupes humains et entre les groupes : les inégalités augmentent entre les pays les plus riches et les plus pauvres (l'écart entre les PIB a doublé en vingt ans) et au sein d'un même pays. Ainsi, 20% de la population mondiale la plus riche consomment 87% des richesses et 1,3 milliard de personnes vivent encore avec moins d'un dollar par jour, la diversité biologique s'appauvrit.
Aujourd'hui, 12% des espèces d'oiseaux, 23% des mammifères, 32% des amphibiens, 42% des tortues, et un quart des espèces de conifères sont menacés d'extinction mondiale. Chaque jour, 50 à 100 espèces disparaissent, plus d'un milliard d'êtres humains n'ont pas accès à l'eau potable et 250 millions de personnes sont affectées par la désertification.
Le bilan environnemental planétaire est loin d'être réjouissant. Une chose est sûre : la planète est en danger et nous, en tant qu'être humains, en sommes responsables. Chacun d'entre nous a un impact sur l'environnement par sa façon de vivre.
Mesurer : depuis les années 1990, il est possible de calculer son impact individuel sur l'environnement, à travers l'empreinte écologique qui est calculée en hectares globaux : hag (un hectare global est un hectare biologiquement productif, avec une productivité mondiale moyenne). Elle correspond à la surface nécessaire au mode de vie d'une personne pour produire sa nourriture, absorber ses déchets et produire les biens qu'elle consomme. Ce calcul est disponible sur le site www.archives.universcience.fr.
Pour le cas de l'Algérie, de 1961 à 2003, l'empreinte écologique a doublé, passant de 0,8 à 1,6 hag par personne. Cette hausse a induit une baisse de la bio-capacité. C'est-à-dire, la capacité des zones biologiquement productives à générer une offre continue en ressources et à absorber les déchets découlant de leur consommation. On parle alors d'une zone qui n'est pas utilisée de manière durable.
Agir : une fois conscients de l'état de l'environnement, de l'ampleur des problèmes liés à sa dégradation, et l'impact individuel mesuré, il convient pour les citoyens d'agir, bien qu'ils croient en majorité et à tort que la défense de leur environnement n'est pas de leur ressort. En réalité, ils représentent une force considérable. Chacun est en mesure de contribuer à la protection de l'environnement, par des gestes simples au quotidien, attestant de son écocitoyenneté.On peut être écocitoyen : dans ses déplacements, la voiture est le moyen de transport le plus usuel en Algérie (le parc automobiles compte 5,5 millions de voitures) et les statistiques montrent que 52% des déplacements automobiles font moins de 3 km, ce qu'il faut savoir c'est qu'un trajet d'aller retour de 3 km en voiture émet
1,54 kg de CO2, un aller-retour domicile-travail de 30 km émet 332,17 kg/an de CO2.
Quant à un trajet par avion (Alger- Paris), à titre d'exemple, il dégage plus d'une tonne de CO2 par personne. Il convient alors de choisir des carburants moins polluants (GPL) et des modes de transports alternatifs, notamment la marche à pied, et mener une conduite automobile responsable qui implique de ne pas jeter les déchets par les fenêtres, couper le moteur à l'arrêt, éviter la climatisation, nettoyer sa voiture avec des quantités d'eau réduites.
On peut être écocitoyen aussi dans sa maison et au bureau, en utilisant de préférence la lumière naturelle et les ampoules à basse consommation d'énergie. Pour limiter ses déchets, il faut penser à réutiliser ou refuser les sachets en plastique, éviter au maximum les produits jetables et les emballages, rapporter ses médicaments périmés et non utilisés en pharmacie, respecter les procédures de tri de déchets si elles existent. Ceci est important si on fait le point sur la durée de vie de certains déchets (mouchoir en papier : 3 mois, mégots : 1 à 2 ans, canette : 200 ans, bouteille en plastique : 500 ans, une carte téléphonique : 1000 ans, le verre : 5000 ans).
L'écocitoyenneté c'est aussi dans son assiette, en achetant des produits peu transformés et emballés, en limitant la consommation de viande, car la production d'un seul kilo de viande de bœuf demande 4 à 5 kg d'aliments et 15 000 litres d'eau au niveau mondial. Il est important également d'éviter de consommer des produits provenant d'espèces menacées et de pêcheries mal gérées tels que la sole qui a vu sa population chuter de 90% en 25 ans au niveau mondial.


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