Le procès en appel des 17 jeunes, arrêtés par les services de police dans le sillage des manifestations enclenchées en décembre 2017 pour obliger les autorités centrales du pays à donner davantage de moyens pour la promotion de la langue amazighe, a été reporté, hier, par le juge de la chambre pénale près la Cour de Bouira, a-t-on appris sur place. Ce report, décidé pour la cinquième fois, a eu lieu à la demande des avocats de la défense, a précisé maître Boukouffa Khedoudja, qui a indiqué que l'affaire est programmée pour le jeudi prochain. Les mis en cause sont poursuivis pour plusieurs chefs d'inculpation dont « destruction de biens publics et de biens d'autrui», «trouble à l'ordre public», «atteinte à la sécurité publique» et «attroupement illégal». Les accusés avaient écopé en première instance de lourdes peines allant de 1 à 2 ans de prison ferme assortie d'une amende de 20 000 DA. Hier, des élus et des militants pour la démocratie ont fait le déplacement en signe de solidarité et de mobilisation avec les jeunes mis en cause dans ce procès, à l'instar des élus du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) et du Front des forces socialistes (FFS) ainsi que des militants de la cause amazighe, a-t-on constaté. L'affaire de ces manifestants a fait couler beaucoup d'encre et a suscité de vives réactions. Le premier responsable de la wilaya, Limani Mustapha, que nous avons questionné au sujet de cette affaire, avait, pour rappel, assuré qu'aucune poursuite judiciaire ne serait engagée à l'encontre des personnes interpellées. Les poursuites judiciaires engagées contre ces jeunes, dont trois étudiants, avaient été donc été prises à l'insu du responsable en question.