Alors que le délai de réalisation était de 30 mois, le chantier, ponctué d'arrêts répétitifs, entame sa neuvième année. En juin 2006, année où le projet devait être livré, l'ex-wali de Tizi Ouzou avait visité le chantier pour s'enquérir de l'état d'avancement des travaux. Jugeant le retard immense, le wali a été toutefois impressionné par le site naturel qui accueille le projet et a proposé la dénomination de complexe sportif régional (CSR) pour cette infrastructure. En effet, situé à 1400 m d'altitude, au lieudit «Thizgui», à quelques encablures de la forêt de l'Akfadou, offre un potentiel exceptionnel avec ses cours d'eau, ses montagnes et sa brousse à perte de vue. C'est un lieu unique en son genre pour la préparation des équipes nationales qui voudraient s'accoutumer avec l'altitude. Le coût de réalisation de ce projet tourne autour de quinze milliards de centimes. Cependant, compte tenu de la fiche technique, le projet est loin d'être achevé. Le terrain de football, soutenu par des gabions, ne répond pas aux normes. Le grillage du terrain, placé à la limite de la ligne de touche, ne permet même pas au joueur de botter le corner. Il est beaucoup trop petit pour être homologué si la commune de Bouzeguène venait à constituer son équipe de football. Le P/APC de Bouzeguène qui reconnaît lui-même que le terrain est trop petit, a prévu une enveloppe financière pour la réalisation d'un autre terrain aux normes officielles. Il reste, selon lui, à déterminer l'assiette pour lancer les travaux. Interrogé sur la suite des travaux du CSP, le P/APC nous a appris, à notre grande surprise, que le complexe est achevé et qu'il ne reste plus que son alimentation en énergie électrique. La Sonelgaz attend la demande officielle de la DJS pour procéder à l'étude et à la pose des supports électriques. Nous avons informé le P/APC que le complexe est loin d'être achevé. Sinon, où sont alors les autres terrains prévus dans la fiche technique, ceux du basket-ball, du handball, du volley-ball, le boulodrome et le court de tennis ? Notre interlocuteur reste perplexe. Le complexe comprendra aussi une cafétéria, une salle de restauration et l'on parle même de la réalisation d'une piscine avec la mise en service du forage réalisé par l'APC. Situé à 5 km, en haute montagne, le CSP est impossible à rallier à pied. Le P/APC se dit disposé à rendre les moyens de transport disponibles mais sans affecter le transport scolaire. Cela reste peu probable et d'aucuns s'inquiètent déjà de voir cet ensemble sportif sombrer dans l'oubli et à l'abandon définitif. En attendant son hypothétique livraison, la DJS assure, depuis plusieurs mois, les salaires des fonctionnaires qu'elle a affectés dans un complexe inachevé.