Les spécialistes recommandent la vaccination contre la grippe saisonnière l ce vaccin prévient 30 à 50 % des grippes et évite les formes graves. Depuis son apparition en avril 2009, La grippe A H1N1 fait l'objet d'une multitude d'études et de recherches. Ce virus n'a pas encore livré tous ses secrets. Une fois le vaccin mis en place et validé par les instances sanitaires internationales, la sévérité de cette grippe semble s'estomper. Une récente étude publiée sur le site Internet du British Medical Journal vient de remettre en caused'une certaine façon, cette découverte tant attendue qu'est le vaccin contre le virus de la grippe A H1N1. Elle suggère que le vaccin contre la grippe saisonnière confère une protection partielle contre la grippe A H1N1. Une étude qui sème, tout de même, le doute. Les résultats préliminaires de ce travail, réalisé au début de l'épidémie dans la ville de Mexico, suggèrent, au contraire, que le vaccin anti-grippe saisonnière 2008-2009 confère une protection partielle contre les infections par A H1N1 pandémique, en particulier contre les formes graves. Mauricio Hernandez-Avila et ses collègues ont inclus 60 malades avec un diagnostic de grippe A H1N1 confirmé biologiquement. Ces cas ont été comparés à 180 témoins souffrant d'autres pathologies, d'âge et de niveau socio-économique comparables. Huit des soixante grippés (13 %) avaient été vaccinés contre la grippe saisonnière, la proportion était de 53/180 (soit 29 %) dans le groupe témoin. Aucun décès par grippe n'a été déploré chez les huit patients vaccinés au préalable, alors que la mortalité a été élevée (35 %) chez ceux qui ne l'avaient pas été. De même, le recours à une réanimation avec ventilation assistée a été presque quatre fois moins fréquent chez les malades vaccinés. L'efficacité du vaccin « classique » serait de l'ordre de 73 % sur le A H1N1, concluent Mauricio Hernandez-Avila et son équipe « Malgré cette contribution à la protection, un vaccin spécifique contre le A H1N1 est crucial », insistent toutefois les chercheurs mexicains. Ils soulignent que leur étude, conduite de façon rétrospective et sur de faibles effectifs, doit être confirmée par d'autres. Une analyse partagée par les spécialistes français. « C'est un indice d'une relative protection, mais ce travail a beaucoup de limites », acquiesce le Pr Paul Leophonte, pneumologue à Toulouse, rapporté par la presse française. Ces conclusions sont toutefois concordantes avec des données américaines selon lesquelles 40 % des plus de 60 ans ont des anticorps protecteurs contre le virus A H1N1 actuel, acquis lors d'une grippe ou d'une vaccination antérieure. Ainsi, les spécialistes recommandent la vaccination contre la grippe saisonnière, notamment les sujets à risque, en l'occurrence les malades chroniques. D'autant que, signalent-ils, ce vaccin prévient 30 à 50 % des grippes et évite les formes graves.