Pour la première fois depuis sa mort, le 17 octobre 1972, le pionnier du Chaabi dans la wilaya, Djelloul Moulfi, a eu droit à une pensée de ses amis et compagnons et de toute la famille asnamie. C'était à l'occasion du 37e anniversaire de sa disparition (brutale) qui a été célébrée dans la soirée de samedi à la salle Amari Serbah par l'association musicale El Afrah qu'il avait lui-même créée en 1966. Le fait marquant a été sans conteste la présence de nombreux admirateurs de ce chanteur hors du commun, des vieux, des jeunes et même des artistes en herbe de l'école de formation du groupe El Afrah. Dans des moments marqués à la fois par l'émotion et la nostalgie, on s'est rappelé la période faste de la culture à ex-El Asnam (devenue Chlef depuis le séisme) et de l'empreinte laissée par cet enfant prodige dans ce genre musical. A l'âge de 21 ans, il avait participé, notamment, au Festival national de la musique populaire à Alger, aux côtés de Cheikh El Ghaffour et d'autres artistes de renom. La soirée, qui a débuté à 20 h, s'est poursuivie jusqu'à une heure tardive de la nuit avec, au programme, des chansons des artistes précités ainsi que d'une pléiade d'interprètes d'autres genres musicaux (moderne, oranais et marocain), tels que Cheikh Zahra, Djamel Mekhata, Saïdi Sadek et Maamar Zerrouki. Cette célébration, qui a connu un franc succès, démontre, on ne peut mieux, que le Chaabi n'est pas mort à Chlef et qu'il retrouvera certainement sa place d'antan, pour peu que ses principaux animateurs et acteurs soient mis dans des conditions favorables.