La balance des paiements courants du pays a préservé sa viabilité en enregistrant un surplus de 0,52 milliard de dollars en 2009, contre un excédent record de 34,45 milliards de dollars en 2008, malgré l'ampleur du choc externe inhérent à la grave crise économique. C'est du moins ce qu'a indiqué jeudi le gouverneur de la Banque d'Algérie, M. Mohamed Laksaci, dans sa présentation du rapport sur les tendances monétaires et financières au second semestre 2009. Pour l'année 2009, les exportations d'hydrocarbures totalisent 44,36 milliards de dollars contre 77,19 milliards de dollars en 2008 (-42,53%), selon les chiffres fournis par le gouverneur. Si l'effet prix est le principal déterminant de la forte contraction des recettes d'exportations d'hydrocarbures en 2009, la croissance négative des exportations en volume (-9,76%) a alimenté l'effet choc externe sur la balance courante des paiements extérieurs en 2009. L'année 2009 a été marquée, par ailleurs, par une relative stabilisation des importations des biens et services, a-t-il fait observer, Ainsi, les importations de biens ont connu en 2009 une légère diminution après une tendance haussière de 2001 à 2008, s'établissant à 37,73 milliards de dollars contre 37,99 milliards de dollars en 2008. Les transferts courants, principalement ceux des retraites, ont atteint 2,92 milliards de dollars en 2009 contre 2,78 milliards de dollars en 2008, représentant un excédent record en la matière pour les dix dernières années. S'agissant des investissements directs étrangers (IDE), le niveau des flux nets des investissements a atteint 2,32 milliards de dollars en 2009, tiré essentiellement par les entrées de capitaux liées à l'augmentation des fonds propres des banques et établissements financiers étrangers opérant en Algérie. Concernant le taux de change effectif réel du dinar à fin 2009, il est resté proche de l'équilibre, avec une dépréciation moyenne d'environ 2%, contre une appréciation de 1,6% en moyenne en 2008, sachant que l'année 2009 a été marquée par l'élargissement du différentiel d'inflation à hauteur de 5,3%. Quant aux placements des réserves de changes, ils ont produit “des revenus appréciables dans un environnement de très faibles rendements sur les marchés internationaux, tout en préservant le capital réserves officielles de changes'', a noté le gouverneur. Sur un autre registre, les crédits bancaires destinés au financement de l'économie (hors rachat de créances non performantes) ont poursuivi leur hausse en 2009 en enregistrant une croissance de 18,51% en 2009, confirmant le caractère soutenu de la reprise du financement de l'économie. M. Laksaci a considéré que “sous l'angle de la conduite de la politique monétaire, la progression des crédits à l'économie en 2009 est à la fois appréciable et en phase avec l'objectif de croissance de 22-23% arrêté par le Conseil de la monnaie et du crédit”, a-t-il estimé. Ainsi, l'encours des crédits à moyen et à long terme est passé de 1 426,1 milliards de dinars en 2008 à 1 764,09 milliards de dinars en 2009. Quant aux crédits à court terme, leur croissance a été de 12,30% en 2009, contre 15,91% en 2008, hors rachat de créances non performantes. La dynamique du financement à long terme de grands projets d'investissements dans les secteurs de l'énergie et de l'eau a contribué à une telle performance en termes de rallongement des maturités de financements bancaires, a-t-il noté. Il a constaté, cependant, qu'en dépit de l'importance de la part des crédits distribués au secteur privé qui s'est situé entre 51 et 52% en 2008-2009, le développement des crédits aux PME reste en deçà de l'objectif recherché par les différentes mesures prises par les pouvoirs publics pour faciliter les crédits aux PME.