L'avancée du béton dans la wilaya de Aïn Defla prend ces dernières années une proportion alarmante au moment où toute la planète s'inquiète du devenir de l'humanité en termes de sécurité alimentaire et de préservation de l'environnement. Ainsi, beaucoup assistent à l'accaparement de terres arables dans plusieurs communes voire encouragent ce phénomène préjudiciable pour l'avenir agricole dans cette région réputée certes pour ses surfaces agricoles fertiles, mais à ce rythme, celles-ci pourraient se rétrécir à vue d'œil, s'inquiètent. A noter que toutes les communes de la wilaya de Aïn Defla ne disposent pas de terres productives à l'instar de celles située en zones de piémonts telles la commune de Aïn Benian, Ben Allel ou Hammam Righa qui possèdent moins de 2000 ha de terres agricoles utiles. Par ailleurs, il y a lieu de rappeler que la wilaya de Aïn Defla qui s'étend sur une superficie de 426 000 ha dispose de 235 611 ha de superficie agricole totale (SAT) soit la moitié de la superficie totale de la wilaya. Quant à la superficie agricole utile, elle est estimée à 181 676 ha, soit 77% de la superficie agricole totale. En d'autres termes, les services compétents indiquent que 15 850 ha de terres sont improductives, ce qui représente beaucoup au regard des observateurs locaux qui tirent la sonnette d'alarme sur la menace qui pèse sur les terres fertiles et dont une superficie non négligeable a été réservée pour recevoir plusieurs projets urbanistiques. Des projets certes d'utilité publique comme celui du futur hôpital du chef-lieu de wilaya ou celui cédé à une importante entreprise privée destiné à la réalisation d'un complexe économique ainsi que d'autres structures construites sur des terrains agricoles au niveau de plusieurs communes mais qui constituent une atteinte au foncier agricole, affirment des citoyens. D'aucuns imputent cette situation à la nécessité d'offrir à la population un meilleur cadre de vie par la réalisation de logements et d'infrastructures sociales et économiques mais d'autres voix s'élèvent demandant aux plus hautes autorités de mettre de l'ordre dans ce domaine. Rappelons que durant la session d'hiver de l'APW, des élus avaient adopté sans débat des résolutions présentées par la commission de l'agriculture visant l'utilisation des terres agricoles dans plusieurs communes à des fins d'urbanisation sans susciter de réactions parmi les instances concernées ni celles émanant de la société civile.