L'association des diabétiques de la wilaya de Tizi Ouzou, comptant 15000 adhérents, dont 20 % sont âgés de moins de 14 ans, estime le nombre de ces malades à 60.000. Selon le secrétaire général de cette association, Mainceur Hanafi, ce chiffre pourrait être revu à la hausse car la pathologie peut se déclarer d'une manière latente et sans symptômes spécifiques. «On peut vivre avec un diabète de type 2 (non insulinodépendant) sans s'en rendre compte jusqu'au jour où l'on développera des complications affectant les yeux ou les reins, d'où la nécessité d'effectuer des analyses de dépistage précoce pour un meilleur traitement de la maladie», explique M.Mainceur. La prise en charge des patients pose souvent problème en l'absence de structures appropriées et de maison du diabète. Pour parer à l'urgence, l'Adwto dispense en son siège des cours d'éducation thérapeutique sur l'auto prise en charge pour apprendre au malade à gérer soit même son diabète, «chose que les médecins et infirmiers ne font pas», fait remarquer notre interlocuteur. En outre, un programme d'information, de formation et de sensibilisation sur la maladie a été élaboré. «Bon nombre de médecins et de paramédicaux ne sont pas à jour par rapport aux nouveautés thérapeutiques qui existent, ce qui se répercute sur la prise en charge du diabétique», déplore t-on. La prise en charge sociale des malades, notamment les non assurés, constitue également un sujet de préoccupation pour les responsables de l'association locale des diabétiques. «Les cas sous insuline ouvrent droit à la carte de démuni délivrée conjointement par les directions de wilaya de l'action sociale et de la santé sur présentation d'un dossier médical et administratif mais beaucoup de diabétiques ignorent la procédure. Aussi, le dossier à fournir est volumineux. Entre autres documents exigés, la non affiliation à la Cnas et un extrait de rôle épuré ; or il se trouve qu'il ya des malades ayant exercé un métier libéral et qui, pour une raison ou une autre, ne sont pas à jour vis-à-vis de ces deux organismes. Sans ces deux pièces administratives, la Das et la Dsp refusent de délivrer la carte de gratuité des soins. Vue la cherté des médicaments, des malades négligent leur traitement», explique M.Mainceur. Faute de moyens, des seringues à insuline à usage unique, non remboursables par la sécurité sociale, sont souvent réutilisées par des malades, mettant en péril leur santé, nous apprendra le même responsable. Sur un autre plan, l'association des diabétiques de la wilaya fondée en 1985 réclame l'insertion professionnelle de cette frange de la société. «Nos malades sont livrés à eux mêmes. Nous avons saisi à maintes reprises les administrations concernées du secteur (Anem, direction de l'emploi, DAS), à l'effet de se pencher sur ce problème, mais sans résultats palpables à ce jour», regrette le SG de l'association des diabétiques.