Ça se corse ! Le bras de fer opposant les praticiens de la santé publique au ministère de la Santé ne cesse de se durcir. Alors que les médecins ont bouclé, hier, la troisième semaine de grève cyclique décidée depuis le 24 novembre dernier, aucune solution ne se profile à l'horizon pour le moment. Pis encore, le ministère de la Santé s'est confiné dans un silence inexplicable. Un mutisme qualifié de « mépris » à l'égard des praticiens de la santé publique par leur syndicat, le SNPSP. Dans un communiqué rendu public hier, ce dernier dénonce l'attitude de la tutelle et ses entraves à l'exercice syndicale. « Dans la détermination et la discipline, les praticiens de la santé publique continuent à crier, haut et fort, la justesse de leur cause et la légitimité de leurs revendications devant un mépris affiché par le ministère de la Santé qui, incapable de proposer des solutions au partenaire social, investit dans l'entrave au libre exercice du droit syndical et dans l'intimidation pour casser le mouvement de grève », déplore le SNPSP dans son document. Saluant la mobilisation « exemplaire » de ses membres qui continuent à manifester leur adhésion, à travers le territoire national, au mouvement de grève, l'organisation se montre encore déterminée à résister « à toutes les intimidations subies », et à ne laisser personne décider à la place des médecins sur l'avenir de ce mouvement. Un mouvement qui, selon les estimations des responsables du SNPSP, a été suivi à hauteur de 80% au niveau national. Contacté, Lyes Merabet, porte-parole du SNPSP, affirme que les adhérents du syndicat à l'intérieur du pays ont subi toutes les formes de pression pour suspendre le mouvement de grève. « Les pressions viennent des responsables de la direction de la santé publique des wilayas. Ces derniers veulent contraindre, à tout prix, nos adhérents à mettre fin à la grève », précise-t-il. Parallèlement, estime notre interlocuteur, les responsables de la tutelle pratiquent un double discours. « Le premier est destiné à la consommation de l'opinion publique et le second reflète la position effective du ministère qui ne souhaite pas négocier sur des bases saines avec les partenaires sociaux », soutient-il. Le responsable du syndicat cite un exemple qui illustre parfaitement cette situation. « Nous avons été conviés, jeudi dernier, à une réunion de conciliation qui s'est tenue en présence des représentants du ministère du Travail et ceux de la Fonction publique. A l'issue de cette réunion, le secrétaire général du ministère nous a fait des promesses de prendre en charge les problèmes posés et nous avons même signé un PV de réunion. Le même responsable nous a proposé de se revoir dimanche, 6 décembre, où Lundi, 7 décembre pour peaufiner ce PV. Le jour J, nous nous sommes présentés et aucun responsable du ministère n'a voulu nous recevoir. Pourtant, nous avons annoncé notre présence la veille », déclare Lyes Merabet. Ainsi, dit-il, les problèmes posés demeurent toujours sans solution et les praticiens n'ont eu, à la fin, « qu'une vague promesse de monsieur le secrétaire général du ministère de la Santé ». Face à cette situation, le SNPSP décide de convoquer, demain, son conseil national extraordinaire pour décider des suites à donner au mouvement. « Seule la base pourra décider de reconduire ou de suspendre la grève », lance encore Lyes Merabet.