Les artères principales du centre-ville de Sedrata ont été bloquées, avant-hier, par des dizaines de citoyens de la cité Athmani, sortis réclamer leur droit au logement, après des décennies d'attente et de promesses sans lendemain. Des buissons, des branches d'arbres et plusieurs objets hétéroclites ont été utilisés comme barricades par les manifestants qui ont isolé, pendant des heures, les rues de La Paix, du 8 Mai 1945 et du 1er Novembre. L'intervention des éléments de la BMPJ pour séparer les manifestants, en furie, n'a fort heureusement pas dépassé le stade des échauffourées et d'hostilités restées sans heurts avec les forces de l'ordre. Invités par le P/APC de Sedrata au dialogue avec les autorités locales, les contestataires ont délégué un groupe de négociateurs chargé de transmettre la plateforme de revendications, où il est question de la concrétisation du projet de relogement des habitants qui remonte, estiment-ils, aux années 1960. La cité Athmani, une agglomération abritant plus de 400 familles et l'une des plus anciennes de la ville, attend depuis plus de quarante ans une opération de relogement qui demeure encore conjuguée au futur. Les citoyens qui y vivent sont privés de réseau d'assainissement des eaux usées, de sanitaires, d'eau potable, de raccordement au gaz et à l'électricité, et ses masures et logis de fortune, enchevêtrés, privent ses habitants d'air et de lumière. C'est aux alentours de 13 h que les manifestants ont commencé à se disperser. A l'heure où nous rédigions ce papier, un calme précaire règne à Sedrata. Nos tentatives de prendre attache avec les responsables sont restées vaines, le téléphone de l'APC ne répondant pas.