À quelques jours seulement de la commémoration de la mort de Houari Boumediène, les habitants de la commune qui porte son nom, dans sa daïra natale même, se soulèvent, ferment la route et dénoncent leur exclusion. Des centaines de citoyens de la commune de Houari Boumediène, située à une vingtaine de kilomètres à l'ouest du chef-lieu de wilaya de Guelma, ont procédé, hier vers midi, à l'obstruction totale de la RN20, axe routier Guelma-Constantine, au niveau de l'entrée ouest de ladite commune, à l'aide de pneus et troncs d'arbres enflammés, blocs de pierre et autres matériaux hétéroclites. La raison de ce mouvement de protestation populaire est l'absence d'alimentation en gaz naturel à Houari Boumediène. Sur les lieux, deux bouchons de plusieurs kilomètres sont formés à l'entrée est et ouest de cette commune. Les automobilistes, camionneurs et transporteurs n'ont pu, dans les deux sens, franchir la masse humaine s'opposant à toutes les tentatives de passage. Seul un détour s'offrait à ceux ayant pour destination Constantine, qui pouvaient emprunter le chemin communal menant à Bordj Sabat via Aïn Kharouba puis Oued Zenati, soit une soixantaine de kilomètres en plus. « Nous voulons le gaz naturel. Le ministre de l'Energie est passé il y a quelques jours à Guelma, mais notre commune, qui porte haut son nom, est une laissée-pour-compte en matière de gaz. Les familles continuent à utiliser le gaz butane et même du charbon dans certaines mechtas. C'est une honte », criaient jeunes et moins jeunes. A ce sujet, le chef de daïra, rencontré sur place, déclare : « Il est vrai que la conduite de gaz passe à 6 km d'ici dans la commune de Medjez Amar. Je ne comprends pas cette réaction, d'autant plus qu'il y a une inscription au plan quinquennal 2010-2014, pour alimenter Houari Boumediène en gaz naturel ». Et d'ajouter : « Oui, la commune de Houari Boumediène est l'une des dernières communes de la wilaya de Guelma à ne pas avoir bénéficié du gaz. Il y a des problèmes techniques. » Notons, selon plusieurs personnes présentes, qu'une pétition émanant des habitants de Houari Boumediène a été remise aux autorités locales, il y a quelques jours, portant des doléances concernant ce même problème. Enfin, au moment où nous mettions sous presse, les émeutiers réclamaient toujours la venue du wali, mais en vain.