L'ordre du jour de la 4e session ordinaire et la dernière de l'année 2018 de l'APW de Médéa a été consacré à l'examen de deux dossiers sensibles, épineux et en même temps préoccupants, s'agissant de la situation de l'action sociale et du problème de l'eau, que ce soit l'eau potable ou d'irrigation, à travers le vaste territoire de la wilaya du Titteri. La plénière des élus de wilaya a été élargie, outre aux directeurs de l'exécutif, mais aussi aux chefs de daïra et aux P/APC des 64 communes, ainsi qu'à plusieurs chefs de service concernés, elle a été présidée par le P/APW, Abdallah Bouregaâ, avec à son côté le wali. Le P/APW avait axé son intervention sur les événements politiques qui ont marqué le pays et en particulier ceux ayant touché la wilaya durant l'année 2018, tout en cadrant les principaux points qui ont été au centre des discussions lors des travaux des commissions issues de la dernière rencontre walis-gouvernement. Il devait aussi expliquer le contenu de la directive émanant du président de la République, par laquelle il lance un appel à toute la société pour se mobiliser davantage en vue de gagner la bataille du développement, en particulier en cette période difficile que traversent plusieurs pays de la planète. Donc un grand défi est lancé ! La parole a été ensuite donnée aux directeurs du secteur de l'action sociale et de l'hydraulique qui ont présenté leurs bilans. Ces derniers ont voulu, à travers d'éloquents, noyer le poisson, en essayant de convaincre l'assistance que de gros efforts ont été déployés sur le terrain par leurs services respectifs dans le cadre des projets sectoriels. Mais les membres des deux commissions de l'APW chargés de ces dossiers ne se sont pas fiés à ces bilans, ils ont préféré sillonner de même toutes les localités de la wilaya et écouter les habitants sur la situation qui prévaut réellement sur place, en revenant avec des preuves tangibles. Cependant, il ressort de ces comptes rendus tout un paradoxe et un constat amer pour une bonne partie de la population, en particulier rurale, qui est connue pour son sens élevé de la dignité et de la patience. Elle n'admettra jamais de tomber dans le piège de cette pieuvre de la mendicité. Le compte rendu lu par le président de la commission sociale a été une véritable plaidoirie moralisatrice, une sonnette d'alarme, par laquelle il prie les responsables à tous les niveaux de s'impliquer davantage pour venir en aide et au secours des poches de pauvreté qui continuent à s'élargir à travers les différentes communes de la wilaya. Car, souligne-t-on, le fossé entre riches et pauvres, au lieu de se rétrécir, semble s'approfondir davantage faute de prise en charge sociale de cette catégorie de gens qui sont laissés malheureusement pour compte dans leur propre pays. Aussi, le rapport sur l'adduction d'eau potable n'a pas été aussi reluisant. Il a relevé d'énormes lacunes et il reste beaucoup à faire pour raccorder et assurer un approvisionnement correct et régulier aux habitants de plusieurs localités qui continuent à vivre le calvaire de l'eau potable, hiver comme été, malgré l'immense projet structurant de plus de 200 000 m3/jour dont avait bénéficié la wilaya de Médéa à partir du barrage de Koudiet Acerdoune (W. de Bouïra). Mais les travaux de raccordement accusent du retard, car le taux actuel d'exploitation de ce volume d'eau n'atteint qu'à peine 37%, soit 70 000 m3/jour. Après un riche débat, le wali, Abbes Badaoui, est intervenu à cette occasion pour recadrer les discussions et remettre les pendules à l'heure. Aussi, il a mis en exergue l'importance que déploient les pouvoirs publics pour améliorer constamment les conditions de vie de toutes les couches de la société en matière d'habitat social, d'aide financière à l'habitat rural, au raccordement en eau potable et au gaz naturel aux îlots d'habitation les plus reculés, etc. Par ailleurs, il a fixé des échéances pour l'année 2019 en matière de branchement d'eau pour toutes les communes de la wilaya, avec une desserte 24h/24h et aussi au raccordement en gaz naturel à plus de 14 000 habitations rurales.