Une petite randonnée ces jours-ci dans la région de Guelma fait voir au visiteur la chose suivante : plusieurs fontaines publiques implantées dans les douars et autres mechtas n'en portent que pompeusement le nom, car elles sont à sec. Les infrastructures sont bien là, avec leur robinet et leurs abreuvoirs, aux façades décrépies par le temps et faute d'entretien, mais de l'eau, il n'y en a goutte ! Le plus beau dans tout cela, c'est que quand on traverse certaines agglomérations et le chef-lieu en premier, on peut compter d'innombrables fuites d'eau. La quantité d'eau qui se perd dans la nature, transformant les rues en oueds en crue, est de loin plus importante que celle arrivant aux ménages. On peut citer les fuites d'eau dans le quartier de Oued Lamaïz, une périphérie à l'est de la ville de Guelma, d'autres dans certaines cités de Hammam Debagh, etc. Et si certaines villes sont mal « arrosées » ce n'est pas par manque d'eau, car la wilaya de Guelma est une région d'eau par excellence, avec en plus un des plus grands barrages du pays, en l'occurrence celui de Bouhamdane d'une capacité de 220 millions de mètres cubes. C'est plutôt une affaire de gestion et de maîtrise de techniques de maintenance et d'alimentation. Beaucoup de fontaines publiques réalisées il y a quelques années dans le cadre du programme d'incitation des fellahs à regagner leurs pénates, mais réalisées à la va-vite, sont aujourd'hui à sec. Nous avons vu certaines dans la commune de Ras El Akba, dans celle de Belkheir précisément, la fontaine publique de la mechta de Hadjar Mengoub et bien d'autres encore. Dans la commune de Bordj Sabath, une fontaine située sur le CW 27 à quelque 3 km de ce village alimente au moins une vingtaine de familles. Parfois, les habitants des douars environnants font 5 à 7 km pour chercher de l'eau, nous disent certains. Par ailleurs, si certaines fontaines publiques datant de l'époque coloniale sont toujours généreuses, elles laissent cependant couler un mince filet. On peut s'arrêter un moment près de celle dite de Aïn El Beïda, dans la commune de Sellaoua Announa, dont l'eau est très prisée par les voyageurs empruntant la RN 20 reliant Guelma à Constantine. Mais là aussi, l'entretien est de mise. La source de Aïn Cheikh, sur les contreforts de Mahouna, n'est plus ce qu'elle était, nous avons vu des excréments d'hommes à quelques pas de la source, et la fontaine publique construite à côté est inaccessible, puisqu'elle est clôturée au moyen de ronces. Peut-être est-elle privée...