Yaurait-il trop de voitures sur les routes de Blida, ou est-ce l'absence d'un bon plan de circulation qui cause les récurrents embouteillages ? Les ralentisseurs hors normes, les dos-d'âne, qui semblent être la solution à tous les maux des Algériens, seraient-ils pour quelque chose dans les bouchons qui rendent le déplacement des citoyens difficile ? Une chose est sûre, l'automobiliste vit un calvaire à cause de ces embouteillages qui ne cessent d'empoisonner sa vie quotidienne. Après son installation, le wali de Blida a été interpellé par la population locale afin qu'il trouve une solution au phénomène de «l'asphyxie routière». Le centre-ville de Blida étouffe et le fait de conduire est devenu synonyme de corvée. Les points noirs sont partout et le manque de fluidité de la circulation routière durant la journée est causé non seulement par l'importance du parc auto, mais aussi à cause de l'absence d'un plan de circulation digne de ce nom. Certains axes sont fermés, ou à sens unique, alors qu'ils doivent être à double sens pour fluidifier la circulation. L'avenue Mustapha Ben Boulaïd, abritant le siège de la wilaya, est à sens unique et la circulation y est plus ou moins fluide. Mais l'avenue Kritli Mokhtar, qui lui est parallèle, est souvent encombrée. Il s'agit d'un axe qui représente l'entrée de Blida via l'autoroute, donc névralgique. «Parfois on reste coincé dans cette avenue de deux kilomètres pendant une trentaine de minutes. Les autorités devraient rouvrir le double sens à l'avenue Mustapha Ben Boulaïd afin d'équilibrer la circulation routière et réduire ainsi la pression sur l'avenue Kritli Mokhtar, laquelle abrite un hôpital», propose un citoyen. Des automobilistes demandent, aussi, la réouverture des petits axes fermés, qui peuvent s'avérer de bonnes «issues de secours» et contribuer ainsi à minimiser la pression sur les grands axes. «Il serait préférable d'ouvrir la ruelle de la prison reliant l'avenue Ben Boulaïd à celle de Kritli Mokhtar. Sa réouverture va sûrement fluidifier la circulation dans les alentours, d'autant qu'il y a un hôpital juste à côté», espèrent-ils. La fermeture de certains passages à niveau à la circulation automobile (Bab El Khouikha et cité Ramoul par exemple) s'avère être aussi la source de l'embouteillage dans les environs de Sidi Abdelkader et du boulevard Mohamed Boudiaf (ex-20 Mètres). La fermeture de la rue Belkacem El Ouzeri, dans sa partie proche du boulevard Mohamed Boudiaf (siège de la sûreté de wilaya), n'est pas sans conséquences négatives sur la fluidité de la circulation dans ce boulevard. Un autre endroit redouté se trouve, sans conteste, au niveau du marché Guessab où se côtoient, en plus du souk, la gare routière et le stade Tchaker, où se suivent et se bousculent véhicules légers et bus. Jusqu'à quand ? L'APC de Blida et ses prérogatives limitées ! Pour Bekalem Mohamed, président de la commission transport et circulation à l'APC, la wilaya de Blida vient en deuxième position après la capitale en matière de parc auto, ce qui explique, d'après lui, l'accentuation du phénomène des embouteillages, surtout au niveau du chef-lieu de wilaya. «Pour une meilleure fluidité de la circulation routière dans notre commune, l'APC de Blida a lancé, puis approuvé le plan de circulation proposé par un bureau d'études en transport urbain entre 2010 et 2013. L'aire d'étude a été divisée en 57 secteurs à Blida-ville. L'étude a conclu notamment que 49% des déplacements des automobilistes n'étaient pas nécessaires à Blida, comme le fait de boire un café entre amis ou faire de petites courses», déclare-t-il. «On a installé des feux tricolores, une dizaine sont fonctionnels et l'installation d'autres est prévue à Blida afin de décongestionner nos routes. On a même proposé de rouvrir certains axes fermés, ou de les rendre à deux sens (pour ceux qui sont à sens unique), comme c'est le cas de l'avenue Mustapha Ben Boulaïd, mais cela ne dépend pas uniquement des prérogatives de l'APC. Même chose pour les trémies, on a demandé que cinq trémies soient réalisées à Blida pour mieux fluidifier la circulation. Le coup d'envoi de la réalisation d'une trémie a été même donné en 2013 par le ministre des Travaux publics de l'époque, avant que ce projet ne soit annulé pour cause de danger public, vu que la trémie passe au-dessous des rails électrifiés», ajoute-t-il. Enfin, les automobilistes blidéens souhaitent que le wali intervienne pour qu'une solution soit trouvée à l'épineux problème des embouteillages. D'ailleurs, ce sont les problèmes liés aux embouteillages et à l'insalubrité publique qui sont les plus commentés sur les réseaux sociaux par la population blidéenne. «Les solutions existent, il suffit juste que la volonté de tous les acteurs impliqués dans la circulation automobile soit concrétisée sur le terrain», concluent des automobilistes.