Ce plan propose la réalisation de 13 nouveaux carrefours et 14 parkings à étages. Le mot anarchie s'avère trop faible quand on parle de la description de la circulation automobile à Blida. En un laps de temps très court, la ville des Roses s'est transformée en ville des bouchons, du stationnement anarchique et de la circulation chaotique. Circuler en voiture devient un enfer. Les encombrements ne se terminent jamais. Ils s'accentuent un peu plus à l'approche des heures de pointe. En plus, trouver un parking pour garer son véhicule relève de l'exploit. Toutes les ruelles de la ville sont illégalement exploitées par des jeunes qui n'hésitent pas à recourir à la violence pour empocher quelques dinars. Stationner à Blida est une aventure au quotidien. Ceux qui sont contraints d'emprunter les bus ne sont pas en reste. Ils sont obligés de supporter la cupidité des chauffeurs et l'insolence des receveurs. Ces derniers entassent les voyageurs, presque les uns sur les autres, dans l'impunité totale, faute de contrôle. A défaut d'un plan de circulation, on change le sens des trajets des boulevards selon l'humeur et les décisions «coup de tête» des responsables locaux. On citera à titre d'exemple le boulevard Kritli Mokhtar, qui a changé de sens 3 fois consécutives en deux ans. Sans oublier l'avenue Mustapha Ben Boulaïd réduite à un seul sens de la circulation depuis près de 3 ans. Pour alourdir et renforcer cette pagaille «organisée», Blida souffre d'un manque flagrant de plaques d'indication. Un étranger à la ville s'y perdrait facilement.Après des années de réflexion, les autorités locales ont enfin adopté un nouveau plan de circulation pour la ville des Roses. Des portes ouvertes ont été organisées, dimanche dernier, au Palais des sports, à Bab Sebt, afin de faire connaître la contenu de ce projet tant attendu. Même s'il n'apporte pas un changement radical dans la circulation des véhicules, ce nouveau plan offre des solutions appréciables. Le bureau d'études Betur, filiale de l'entreprise métro d'Alger, propose la réalisation de 13 nouveaux carrefours à feux tricolores. Cela en plus des 17 autres approuvés en 2007. Il suggère aussi la réalisation de 14 nouveaux parkings répartis entre parkings à étages, des parcs relais et des aires de stationnement réservées aux poids lourds. «Pour garantir une meilleure fluidité de la circulation, nous avons rouvert l'avenue Mustapha Ben Boulaïd au double sens, et prévu l'élargissement des grands boulevards. Ceci s'inscrit dans une perspective du trajet du tramway», déclare Tadj Zoubir, représentant du bureau d'études. Concernant ces portes ouvertes, le P/APC de Blida, Ferfera Djamel, déclare que la mise en exécution de ce nouveau plan de la circulation ne sera pas pour demain. «Nous devons d'abord nous réunir avec tous les secteurs concernés pour prendre les dispositions nécessaires. Nous avons organisé ces portes ouvertes pour informer le grand public de la finalisation de ce grand projet. On aspire aussi à les préparer aux changements qu'englobe cette étude prévue pour les mois à venir. Nous voulons aussi faire participer les citoyens en mettant à leur disposition un registre où ils pourront noter toutes leurs suggestions. On les prendra en charge lors de l'exécution du plan.» Quant à l'anarchie dans le transport urbain, Yala Mounir, directeur des transports de la wilaya de Blida, se montre très optimiste. Selon ses dires, plusieurs dispositions sont prévues, telles que le brevet professionnel pour les chauffeurs de bus, le permis à points et la mise en place d'une autorité organisatrice du secteur des transports. «Un nouveau décret, récemment adopté, stipule la création de cette entité responsable de la gestion des transporteurs étatiques et privés dans un périmètre urbain précis. Elle est déjà installée à Alger. Pour l'instant, nous nous lançons dans la concrétisation de plusieurs projets, tels qu'un parking à étages au marché Guessab et la gare routière de Blida située à proximité la cité Ramoul.» En attendant la réalisation de cette vue future de la ville de Blida, l'anarchie est à son âge d'or à Blida.