L'Algérie s'attache à la nouvelle approche de développement telle que définie dans le plan du Nouveau partenariat pour le développement (NEPAD). Etant la pierre angulaire de ce dernier, la bonne gouvernance requiert tout l'intérêt du gouvernement qui s'engage pleinement dans ce processus. Le chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, a ainsi installé, hier à la résidence El Mithaq, la commission nationale sur la gouvernance. Cette dernière est composée de représentants du gouvernement, du Parlement et de diverses autres institutions étatiques, d'organisations patronales, de syndicats, d'associations féminines, d'ONG nationales et internationales, de communautés rurales et d'acteurs économiques et sociaux. Cette installation s'inscrit dans le cadre de la mise en place du Mécanisme africain d'évaluation par les pairs (MAEP), déjà opérationnel dans certains pays africains, notamment le Ghana et le Kenya. Le MAEP est un instrument qui tend à favoriser l'adoption de normes et de pratiques susceptibles de promouvoir la stabilité, la croissance, le développement durable en renforçant les bonnes pratiques ayant déjà fait leurs preuves. Créé en mars 2003 à Abuja (Nigeria), le MAEP se veut un baromètre de la transparence dans la gestion des affaires des pays membres. Le chef de l'Exécutif a relevé, devant un panel de personnalités, dont plusieurs ambassadeurs africains accrédités à Alger, la nécessité de l'autoévaluation dans l'instauration de la bonne gouvernance, précisant : « L'Algérie, par la voix du président Bouteflika, a souverainement décidé de se soumettre à l'évaluation par le Mécanisme des pairs et à faire l'objet de cette revue dans les meilleurs délais. » M. Ouyahia a souligné à l'occasion l'importance d'avoir une administration « soucieuse d'une application scrupuleuse du droit » pour freiner la corruption et les détournements de fonds publics. Pour Abdelkader Messahel, ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, la mise en place de cette commission « s'inscrit dans le cadre de l'approfondissement du processus démocratique et de bonne gouvernance dans lequel notre pays est résolument et irréversiblement engagé ».