Les promoteurs immobiliers veulent protéger leur fonction dans le cadre d'un projet de loi régissant leurs activités. Les membres de l'Union nationale des promoteurs immobiliers (UNPI) veulent participer à l'enrichissement du projet de loi régissant leur activité. Ils l'ont demandé, ce jeudi, lors d'une assemblée générale tenue à l'hôtel Sofitel. Selon Larbi Chemmam, président de cette Union, la mise en place d'un cadre juridique régissant le secteur et l'activité de la promotion immobilière ne peut pas se faire sans la concertation et la participation des promoteurs immobiliers eux-mêmes. « Le promoteur immobilier est diabolisé. Certes, c'est lui qui attribue le produit fini mais plusieurs secteurs interviennent dans la réalisation de ce produit comme les services des domaines, les APC, les services hydrauliques et les assurances », déclare ce responsable. Pour notre interlocuteur, suspendre l'agrément de l'entreprise en cas du décès de l'entrepreneur est un non-sens, du moment que cette entreprise est de droit moral. « Certes, nous travaillons pour qu'il y ait de bons promoteurs et que cessent les escroqueries, mais nous voulons aussi protéger le promoteur. Et ce n'est que de cette manière que ce promoteur va être protégé. » Le président de l'UNPI préconise une série de rencontres avec les pouvoirs publics afin d'améliorer ce projet de loi. « Le citoyen client a besoin de garantie d'achèvement du projet. Il n'a pas besoin de texte. Il faut juste qu'il y ait la disponibilité du foncier afin de favoriser la concurrence entre promoteurs immobiliers et d'encourager une baisse des prix des logements ». Houria Bouhired, architecte urbaniste et membre de l'UNPI a, dans son intervention, déclaré que le secteur de la promotion immobilière est aujourd'hui marginalisé. En dépit de la promulgation du décret législatif 93-03 du 1er mars 1993 qui a mis en place le cadre légal relatif à l'activité immobilière, l'absence de mécanismes d'encadrement réglementaires, de foncier et de moyens financiers, ajoute cette intervenante, a rendu ce cadre obsolète. « Les promoteurs immobiliers sont toujours logés à la même enseigne et leur activité est marginalisée. Cet état de fait est la résultante principale du décalage constaté entre la volonté politique et sa traduction sur le terrain. Les institutions en charge de la mise en œuvre des programmes ne répondent plus aux besoins exprimés et aux attentes des pouvoirs publics ». Mme Bouhired ajoute dans cette intervention que les lourdeurs, voire les entraves constatées au niveau du traitement des dossiers et les incohérences perceptibles au niveau de l'application des dispositions légales et réglementaires en vigueur, sont à la base des blocages constatés. L'intervenante précise qu'il est aujourd'hui impératif de libérer les initiatives et de mettre en place des mécanismes adaptés et appropriés d'accompagnement et de soutien. Quant à M'hamed Sahraoui, directeur général de la société Sopiref et membre de l'UNPI, il a émis des remarques et fait une analyse qui se veut selon lui « constructive » sur l'avant-projet de loi. Il a proposé des corrections sur certains points afin de « parvenir à un texte de loi qui sera accepté par le plus grand nombre ».