Des gens sont venus de loin pour assister à l'événement. Un événement suivi par des milliers de personnes grâce aux NTIC, et donc retransmis en live sur Facebook par l'inamovible Simrabet Nourredine. Le clou de la manifestation aura été, en plus du programme riche et varié, la prestation de l'humoriste Hamza Feghouli, qui fait son come-back dans sa ville natale, après un long séjour à Alger. Ma Messaouda a épaté l'assistance, notamment les jeunes, avec des numéros qui lui ont valu des standing-ovations. Au programme de la rencontre, des troupes musicales de divers genres, un défilé de mode, où l'on a vu de jeunes fillettes de l'école des anges Hocine Aït Ahmed vêtues de belles robes de différentes régions d'Algérie, une communication du docteur Lakhdar Hadj Arab sur l'historique et la symbolique de Yennayer, des témoignages sur les spécificités locales liées à cette fête ancestrale et la clôture de la manifestation avec la remise d'attestations de reconnaissance à certaines figures locales, entre autres. En marge de cette fête, des artisans ont exposé leurs produits du terroir dans le hall de la salle. «En résumé, dira Hadj Arab, j'avoue qu'on avait peur au début qu'il n'y ait pas engouement, mais finalement les gens étaient très enthousiastes et ont vécu l'événement dans la convivialité. Il y a eu un élan spontané d'hommes de lettres et de culture et l'implication de l'Ugcaa. Tout le monde s'est impliqué. El Hamdou Lillah». A Naâma, fortement ancrée dans les traditions, Yennayer est célébré, comme dans tout le reste du pays, dans l'ensemble des localités de la wilaya. Ce patrimoine immatériel, selon les dires des anciens, symbolise le premier jour du calendrier agraire en usage depuis l'Antiquité à travers l'ensemble des pays d'Afrique du Nord. Un calendrier d'une périodicité mensuelle allant de 21 à 23 jours, selon les saisons. Selon la légende, il y a une période nommée «layali el mouta», qui demeure la plus inquiétante en termes de santé et de bien-être. Un vieil adage la qualifie savamment et la décrit ainsi : «fi layali el mouta, ennar ma tasbah, oul kelb ma yanebah, oul kerch ma tgoul ahh», (le feu de l'âtre ne tiendra pas jusqu'à l'aube, le chien n'aura plus la force d'aboyer et le gourmet deviendra gourmand). Ce petit mois «antique» de la première partie de l'hiver, le plus rigoureux et à haut risque, débute au solstice d'hiver (nuit la plus longue de l'année) et prend fin le 12 janvier de chaque année. C'est à cette occasion qu'on fête dans la joie et la convivialité Yennayer. Une fête qui remonte à la nuit des temps et prise comme Jour de l'An amazigh. Fête qui clôture ce cycle au climat parfois fatidique, mais aussi un bon présage pour passer enfin aux «layali el haya», jours de la deuxième partie de l'hiver, plus clémente que la précédente pour enfin, entamer, allégrement et en bonne santé, le premier cycle du printemps, nommé «saad saoud», ou, dit-on encore, «el maâ yejri fi koul oud». Durant ces journées festives, plusieurs sages ont été conviés à la radio locale de Naâma pour des débats sur cet heureux événement. Malgré les prix exorbitants des différents fruits secs, amandes, noix, figues sèches, dattes et autres denrées, ostensiblement exposés sur les étals, les citoyens n'ont pas échappé à cette nouvelle dépense et ont, tant bien que mal, fait des achats pour marquer cet événement, pour le bonheur de la famille, notamment les enfants. Une fête ancestrale que chaque famille algérienne célèbre dans la soirée, juste après un copieux dîner concocté selon les us et coutumes de la région.