Le bureau fédéral a pris un faux départ dès sa prise de fonction officielle. Lors de sa première réunion, mardi, consacrée à la répartition des tâches et missions confiées à chaque membre élu sur la liste de Kheireddine Zetchi, le bureau fédéral a pris des décisions qui risquent d'avoir de lourdes conséquences. Il s'agit en premier lieu de la nomination de Mohamed Maouche, membre de la glorieuse équipe du FLN, à la tête de la commission d'éthique de la fédération en violation des statuts de la FIFA qui précisent à l'article 61 (chapitre organes juridictionnels) : «Les organes juridictionnels de la FIFA sont : a) la commission de discipline b) la commission d'éthique c) la commission de recours – alinéa 3 : les présidents et vice-présidents des organes juridictionnels doivent être des juristes qualifiés. – alinéa 5 : les présidents, vice-présidents et les autres membres des organes juridictionnels sont élus par le congrès (assemblée générale) et ne doivent pas être membres du comité exécutif (bureau fédéral) ou d'une commission indépendante». La Fédération algérienne risque d'être sanctionnée par la FIFA pour non-respect des statuts de l'instance faîtière du football. L'article 13 des statuts de la FIFA précise à l'alinéa 1 : «Les membres ont les obligations suivantes : a) observer en tout temps les statuts, règlements, directives et décisions des organes de la FIFA ainsi que celles du TAS ; d) faire respecter par leurs propres membres les statuts, règlements, directives et décisions des organes de la FIFA … alinéa 2 : les violations de ses obligations par un membre entraîne les sanctions prévues par les présents statuts… alinéa 15 : le congrès peut exclure tout membre coupable de violation grave des statuts, règlements ou des décisions de la FIFA.» La FAF est dans cette posture concernant la commission d'éthique. L'autre point noir de la réunion du bureau fédéral concerne le maintien de la composante humaine de la Commission fédérale des arbitres (CFA) qui, miraculeusement, a survécu au départ de l'ex-président de la commission. Le bureau fédéral a opté pour le statu quo. Le système continuera de fonctionner avec les mêmes réflexes et les mêmes hommes. A quoi bon avoir décrété le report de la poursuite des matchs de Ligue 1, si à côté la confiance a été renouvelée aux mêmes hommes qui avaient la haute main sur l'arbitrage. La corruption a encore de beaux jours devant elle. Il y a lieu de noter que le bureau fédéral n'a pas précisé la règle du non-cumul de mandats pour les élus. Ce faux départ risque de se répercuter négativement sur l'action du bureau fédéral.