Le groupement de la Gendarmerie nationale de la wilaya d'Alger vient d'installer une cellule spécialisée dans la prise en charge des problèmes liés à la délinquance juvénile. Structure pilote, cette cellule sera composée d'un groupe de trois à six gendarmes qui a suivi une formation en matière de médiation sociale dans un centre spécialisé à Constantine. A l'instar des wilayas d'Oran et de Annaba, dotées elles aussi de cellules similaires, le groupement de la wilaya d'Alger entend occuper davantage le terrain de la prévention. Au chapitre, la proximité tous azimuts, autrement dit, comme nous l'explique le colonel Alioua, commandant du groupement d'Alger, « il s'agira d'impliquer l'ensemble des acteurs locaux, concernés de près ou de loin par les problèmes générés par la délinquance juvénile ». « Certes, la gendarmerie nationale a pris l'initiative de s'attaquer aux racines qui rongent un pan entier de la société algérienne, c'est-à-dire la jeunesse, mais il faut savoir qu'une telle action ne peut aboutir que si le mouvement associatif, les communes, les institutions publiques et la société civile en général, conjuguent leurs efforts avec nous », soutient le colonel Alioua. L'appel est ainsi lancé à « toutes les bonnes volontés » afin d'investir le plus tôt possible les quartiers de la capitale et sa banlieue. Toujours est-il que nombre d'associations et de comités de quartier trouvent l'initiative louable et se disent prêtes à collaborer avec cette nouvelle brigade dont le quartier général est installé dans les locaux du groupement à Bab Djedid, entre autres la Fondation pour la réinsertion sociale des adolescents présidée par Nasser Dib. « Nous sommes extrêmement ravis qu'une telle idée a pu être concrétisée par la Gendarmerie nationale. Nous avons déjà travaillé ensemble. Cette institution militaire nous a beaucoup aidés en ce qui concerne la prévention en mettant à notre disposition ses moyens audiovisuels. Deux documentaires traitant de la délinquance juvénile ont été réalisés gracieusement pour le compte de notre fondation », rappelle Nasser Dib. Il faut dire que cette nouvelle mission, dévolue à ce corps d'élite de la défense nationale, devra également faire associer les ministères de la Jeunesse et des Sports, de l'Education nationale et de la Justice. Selon le colonel Alioua, l'expérience est appelée à s'étendre aux circonscriptions administratives (daïras et wilayas déléguées). « Nous réfléchissons sur les moyens de doter les compagnies de Gendarmerie nationale de cellules ayant la même mission. Ainsi, le champ d'action sera plus important », dit-il en soulignant que la complémentarité avec les services de police est de mise. « Avec les efforts de nos collègues de la DGSN, nous arriverons sans aucun doute à améliorer le cours des choses. En tenant compte, bien entendu, des innombrables problèmes subis par notre jeunesse. Notre souhait est d'endiguer les maux tels que la drogue qui fait des ravages dans le milieu juvénile », soutient le commandant du groupement d'Alger.