La formation estime que «le pays est en train de prendre conscience des conséquences désastreuses d'une présidence à vie qui relève du délire et qui démontre une complicité coupable des institutions, censées pourtant être là dans l'intérêt du pays». Jil Jadid parle du Conseil constitutionnel, du Parlement et du gouvernement en entier. Il les accuse d'avoir pris part à «la trahison de l'Algérie». Pour lui, la responsabilité du Conseil constitutionnel est la plus lourde. Pour Jil Jadid, qui plaide pour un changement radical du système politique, cette institution, dirigée par Mourad Medelci, «s'est totalement discréditée par un état d'allégeance totale à M. Bouteflika». Cette formation reproche au Conseil constitutionnel d'avoir accepté «la candidature de M. Bouteflika en 2014 avec un dossier médical lourd, mais à l'évidence trafiqué». Ce parti dirigé par Soufiane Djilali considère cet acte comme «anticonstitutionnel». «Cela, poursuit ce parti, parce que le président de la République n'accomplit plus ses devoirs constitutionnels pourtant obligatoires». «Il ne s'est plus adressé à la nation depuis 2012 (article 84) et il ne reçoit plus les lettres de créance des ambassadeurs (article 92), fonction qui ne peut d'ailleurs être déléguée (article 101). La fonction de représentation de l'Etat n'est plus remplie (article 84). Qu'en est-il des autres prérogatives dont l'exercice se fait dans la plus grande opacité et par de tierces personnes ?» se demande Jil Jadid, qui a décidé de boycotter les élections locales, comme il l'a fait pour les dernières législatives. «Dans ce climat chaotique, les élections communales ne seront qu'une autre occasion pour que le peuple se démarque de ce régime de corrompus et de ses affidés, par un boycott aussi large que celui des élections législatives», a souligné ce parti qui dit refuser de participer «aux tentatives de légitimation d'un pouvoir définitivement condamné par l'histoire». Dans ses critiques, le parti de Soufiane Djilali n'a pas épargné l'opposition à laquelle il reproche sa participation aux élections, mais aussi son inaction concernant la question d'application de l'article 102. «Le recours à l'article 102 aurait pu être appuyé, par exemple, par les députés des partis dits d'opposition, puisque l'article 187 de la Constitution donne le droit de saisine à 50 députés. Cela aurait été bien plus concret et plus utile pour le pays que la soi-disant ‘‘tribune pour se faire connaître'', bien stérile d'ailleurs, pour justifier une participation au jeu des élections truquées», a affirmé ce parti, pour lequel «malheureusement, ces partis, qui n'avaient de cesse de dénoncer, à très haute voix, la mascarade des élections, ont préféré briser une solidarité naissante contre le système et enterrer les revendications communes, pour obtenir une poignée de sièges».