L'étude a été faite par une équipe de l'université d'Oran et porte sur le taux de renouvellement du tissu économique en Algérie et réalisée sur des entreprises activant à Tizi Ouzou. Les auteurs de l'étude estiment, par ailleurs, à 10% le taux de création d'entreprises dans la wilaya. Le taux de «mortalité» des entreprises dans la wilaya est bien supérieur à la moyenne nationale. Une autre étude sur l'état des lieux et les perspectives de l'entrepreneuriat en Algérie, présentée à l'occasion du même séminaire, évalue en effet à 3% le taux national de disparition des entreprises. Cela est principalement dû «à l'environnement dans lequel les entreprises sont appelées à évoluer», estiment les conférenciers. Pendant les deux journées du séminaire, les intervenants, représentant plusieurs facultés du pays, sont revenus sur le rôle prépondérant des entreprises, notamment les PME, dans la croissance économique et la lutte contre le chômage. Ils ont aussi insisté sur les multiples problèmes rencontrés par les entrepreneurs, à commencer par ceux liés au financement. Mohamed Kadi, maître de recherche au Cread (Centre de recherche en économie appliquée pour le développement), pointe ainsi «l'échec des différents mécanismes d'aide à la création d'entreprises», citant l'exemple de l'Ansej, l'Angem et de la CNAC. La création d'un nouveau dispositif, avec plus d'avantages aux PME afin de mieux correspondre à leurs attentes, devient ainsi une nécessité pour la plupart des intervenants. Le Pr Chaïb, de l'université de Tlemcen, note pour sa part le rôle joué par les banques qui, «au lieu d'accompagner et de soutenir les porteurs de projets, les mettent face aux conséquences d'un éventuel non-acquittement de la dette. Même chose pour l'administration fiscale, qui représente une pression supplémentaire pour l'entrepreneuriat», dira le conférencier. Les autres contraintes sont «humaines, avec un manque de compétence des porteurs de projets, administratives, suite aux changements des procédures, et aussi technologiques, avec les difficultés à s'adapter à l'environnement technologique», énumère une autre intervenante. Les premiers pas de l'entrepreneur comptent aussi dans la survie de son projet, sauf que «l'absence d'étude de marché, de formation du porteur de projet, en plus du manque de financement fiable autre que celui familial, donnent lieu à un échec imminent», note une autre conférencière. Le développement de l'entrepreneuriat est aussi celui de l'implication de la femme entrepreneure. Amina Smadi, doctorante à l'université de Tizi Ouzou, souligne toutefois que l'activité d'une femme sur trois se fait dans l'informel. Cela caractérise aussi 50% de l'activité économique en Algérie, que l'universitaire Belaïd Abrika désigne par «l'économie de bazar».