Connue pour son caractère agricole et touristique grâce à ses différents sites, dont Tikjda, Thala Rana, Antique Auzia (Sour Ghozlane, Hammam Fraxa, ajouter à cela l'autoroute qui traverse le territoire de la wilaya sur 101 km avec ses six échangeurs, ce qui fait d'elle une banlieue de la capitale, un carrefour avec les wilayas de l'est et du sud-est, ses trois barrages (Tilesdit, Koudiat Acerdoun et Oued Lekhal), une zone industrielle de plus de 300 ha à Oued El Berdi, 12 zones d'activité, la wilaya de Bouira est intéressante en matière d'investissement. Il y a aussi cette bonne volonté affichée par les pouvoirs publics et à leur tête le wali qui fait tout pour lever les contraintes administratives et autres pour encourager tout investisseur porteur d'un projet de développement pour s'installer et investir à Bouira. Malgré toute cette aubaine, Bouira reste loin derrière Alger, Oran, Béjaïa et Tizi Ouzou, pionnières dans le nombre d'investisseurs installés. Ainsi, et afin de booster justement la machine d'investissement et de développement, une journée sur l'investissement et le jeune entrepreneur a été organisée mercredi dernier par la Direction de l'industrie, de la PME et de la promotion de l'investissement de Bouira, intitulée «Pour un investissement durable et créateur de richesse». En plus de la tenue d'une exposition de différents jeunes entrepreneurs, investisseurs, instituts de formation privés, les hôtels Sofy et Royal, la salle de conférences de la maison de la culture Ali-Zamoum a abrité une série d'interventions de spécialistes abordant des thématiques inhérentes à l'investissement. A commencer par Boukrif Moussa, docteur en économie, qui est intervenu sur «l'environnement socio- économique et son impact sur la création et la compétitivité des PME en Algérie». Ce dernier qui est aussi chercheur associé au CREAD, consultant auprès des entreprises, ainsi que membre de plusieurs programmes de recherche dans le cadre des projets CNPRU en Algérie, CNRS, AUF en France et IRMC en Tunisie, expliquera en filigrane l'environnement socio-économique en Algérie. Il estime qu'il est erronée de parler d'investissement si l'activité n'est pas bien étudiée et ne génère pas plus d'une dizaine de postes d'emploi. Pour le conférencier, il faut booster l'économie nationale pour ne plus dépendre des hydrocarbures, en instaurant une véritable politique de l'emploi et d'encouragement d'investisseurs et création de PME et PMI. Qui selon le conférencier occupent une place importante dans le développement d'un pays, même si constatera le conférencier, notre pays reste à la traîne par rapport aux voisins marocains et tunisiens en matière de nombre d'entreprises par habitant. Il préconisera la création d'une culture d'entreprenariat dans la région, un jeune entrepreneur doit être porteur d'un projet bien étudié selon les besoins socio-économiques d'une région quelconque. La mise en place d'un plan de marketing territorial, la création d'un environnement favorable pour attirer l'investisseur. Plus loin, le conférencier a estimé que l'université doit jouer un rôle prépondérant en incluant un module sur la gestion d'entreprenariat pour bien préparer le jeune diplômé à la vie active. Aujourd'hui, il est aberrant de constater que 95,35 % des PME disposent de moins de 10 salariés. Il y a aussi cette réalité aussi amère du taux élevé de mortalité des entreprises due à plusieurs causes. Citons, entre autres, le manque d'expérience et de professionnalisme des jeunes entrepreneurs, le manque d'expérience de certains bureaux d'études qui à défaut d'une réelle étude (technico- économique) se contentent d'une simple pièce comptable, le manque de savoir et de formation chez certains chefs d'entreprise pas porteurs de véritables projets. De son côté, Djouimaâ Lamri, en bon expert-comptable, expliquera les différentes étapes de création d'une entreprise et les questions que chaque créateur se pose, à commencer par comment faire mûrir l'idée, comment bâtir le projet, l'étude des marchés, les prévisions financières, le statut juridique. Il dira que selon une étude du CNRC (Centre national du registre du commerce), étude comparative entre les premiers semestres 2011 et 2012, ou le nombre d'inscrits pour l'octroi d'un registre du commerce est en baisse de 28%. D'autres intervenants se sont succédé à l'esplanade, à l'instar du directeur des engagements et du suivi du FGAR, qui est intervenu sur «le FGAR et ses modalités de fonctionnement». Le directeur des engagements CGCI, A. Aït-Ouhamou, parlera de la garantie financière CGIPME et finalement le représentant du ministère de Tourisme et de l'Artisanat qui développera son intervention sur les mesures incitatives du secteur du tourisme. L'après-midi a été consacré aux travaux d'ateliers. En revanche, des actes de concession ont été remis aux nouveaux investisseurs au nombre de 24.