Des milliers d'étudiants de l'université Akli Mohand Oulhadj de Bouira ont marché, hier, au profit de(pour) la promotion de tamazight. Les autorités locales, ayant interdit depuis 2015 toute marche initiée par des étudiants, ont enfin céder aux pressions de la communauté estudiantine, violemment réprimée lundi dernier par la police, empêchant des étudiants de marcher dans les rues de Bouira pour dire non «à la marginalisation de la langue amazighe». Ils étaient plus de 6000 personnes ayant participé à la manifestation «autorisée» par les autorités et les services de sécurité après des assurances faites par des élus à l'APW, dont le P/APW, Ahmed Boutata, qui s'est porté garant quant au cadre pacifique de la marche. D'autres citoyens ainsi que des représentants de partis politiques (ont participé à la marche). La marche s'est ébranlée depuis le campus principal de l'université à 10h, pour n'arriver à son point de chute, l'esplanade de la maison de culture Ali Zammoum , qu'aux environs de 12h. La manifestation a été encadrée par un dispositif policier important. Depuis 2015, aucune marche initiée par les étudiants n'a été autorisée par les services de sécurité. Dans l'après-midi cependant, le campus universitaire Akli Mohand Oulhadj a été le théâtre de heurts violents, opposant cette fois des groupes d'étudiants. Selon des témoignages, des étudiants ayant pris part dans la matinée à la marche ont été attaqués par des individus étrangers du campus, armés d'armes blanches, de barre de fer et autres objets tranchants. Le drame (échauffourée) a débuté après que des étudiants ont arraché un portrait géant du Houari Boumediène, accroché sur un mur d'un département pédagogique. Face à ce geste qualifié de regrettable, des affrontements ont éclaté entre étudiants dont certains sont adhérant à des organisations estudiantines proches des partis islamistes. Plusieurs blessés parmi les étudiants ont été déplorés. Les accès menant au centre universitaire et au siège de la cour ont été bloqués par des manifestants. Les vitres des fenêtres de plusieurs départements ont volé en éclats. Des véhicules ont été également touchés par les projectiles lancés des deux côtés, a-t-on constaté. Selon des sources, trois étudiantes ont été blessées à l'arme blanche. A l'heure où nous mettons sous presse, les affrontements se poursuivent.