Nacer Eddine Chaouli animera, ce jeudi, un récital de musique à la salle El Mouggar. Dans cet entretien, le chanteur à la voix cristalline nous dévoile en exclusivité son prochain album portant sur la nouba. Après la sortie de votre best-of en 2008, vous comptez commercialiser d'ici à quelques jours un coffret regroupant une série de quatre noubas ? Après avoir sorti en 2008 un best-of sur mes trente années de carrière, l'heure est arrivée de rendre des dettes à la musique andalouse. J'ai bâti toute ma carrière sur le hawzi qui, reconnaissons-le, m'a donné plusieurs opportunités, dont une reconnaissance mondiale. Je reste, certes, toujours dans le hawzi et l'âroubi. Je ne suis pas prêt d'oublier les deux cheikhs qui m'ont marqué, Abdelkrim Dali et Dahmane Benachour. Je pense avoir suivi leurs traces dans le bon sens. J'espère que je serai leur digne successeur. Pour rappel, j'ai enregistré ma première nouba Zidane à l'âge de 20 ans, à l'ENTV, avec Mustapha Skandrani. A présent, avec l'expérience, j'ai décidé de me lancer dans l'enregistrement des noubas grâce aux précieux conseils de mon entourage. Le coffret en question englobera quatre noubas : Zidane, Maya, H'Cine et Sika. Je pense que l'enregistrement de ces noubas donnera un nouveau souffle pour les jeunes. Justement qu'avez-vous introduit de nouveau dans l'enregistrement de ces quatre noubas ? J'ai introduit des instruments nouveaux, en l'occurrence le violoncelle et la contre basse que les puristes n'acceptent pas. Ces instruments, on les retrouve habituellement dans la musique traditionnelle au Maghreb et en Europe. Pour les besoins de ce coffret, j'ai fait appel à des musiciens professionnels de l'école d'Alger, de Blida et de Koléa. La sélection des textes et la correction ont été confiées au musicologue Rachid Guerbas. Le coffret, qui a été réalisé en collaboration avec l'Office national des droits d'auteurs (ONDA) est en post-production. Participez-vous au festival magrébin de la musique andalouse qui se tient actuellement à Koléa ? Hélas, je n'y participe pas car mon emploi du temps ne me le permets pas. J'ai d'autres dates de concerts à honorer ailleurs. Cela étant, j'ai déjà participé en tant que soliste à d'autres festivals de ce genre, notamment en octobre dernier lors du festival international de la musique andalouse. D'ailleurs, c'est lors de ma participation à ces deux concerts que mon public m'a encouragé dans l'interprétation des noubas. La nouba reste quand même plus difficile à interpréter que le hawzi ? Tout à fait, la nouba est difficile à interpréter. Je vais être honnête avec vous en vous disant que la reprise de l'andalou m'a parue un peu difficile, dans la mesure où cela fait longtemps que je ne l'ai pas exercé. Disons que depuis mon passage au niveau de l'association El Fekhardjia en 1989, j'y ai joué occasionnellement lors de mes concerts. Aujourd'hui, j'ai opté pour des répétitions en tant que soliste et musicien au sein de l'orchestre régional de Mokdad Zerrouk, façon singulière de ne pas perdre la main dans l'andalou. Avez-vous l'intention d'entamer la série d'enregistrements de l'ensemble des noubas existantes ? Evidemment, mon intention est d'enregistrer une partie des noubas existantes dans le patrimoine ancestral. J'annonce d'ores et déjà à mes mélomanes que je compte commercialiser un deuxième coffret au courant de cette année.