De son côté, la Suède, qui détient déjà le record de titres européens (4), fera tout pour remporter son cinquième trophée continental, 16 ans après son dernier sacre, remporté par la formidable génération des Wislander, Lovgren et compagnie. La petite finale opposera donc la France, championne du monde en titre, au Danemark, médaillé d'or aux Jeux de Rio. L'Espagne, finaliste il y a deux ans à Cracovie, a d'ores et déjà réalisé un énorme coup en privant les Français de l'opportunité de briguer un 4e titre continental. Invaincus à l'issue des deux phases de poules, les champions du monde en titre étaient les favoris de ce duel face à leurs vieux amis espagnols qui avaient déjà chuté deux fois dans cet Euro. Mais Raul Entrerrios (6 buts) et ses partenaires, qui avaient éliminé l'Allemagne tenante du titre mercredi (31-27), ont récidivé grâce à un remarquable travail défensif qui leur a permis de mener de six buts à la pause (15-9). Jamais les Français, vainqueurs précédemment de la Norvège (32-31), de la Suède (23-17) et de la Croatie (30-27) — trois candidates au podium, voire au titre — n'avaient inscrit aussi peu de buts en 30 minutes depuis le début de la compétition. Trois défaites et une finale L'absence de Gonzalo Perez de Vargas, gardien titulaire de l'Espagne, blessé lors du choc avec la Mann-schaft, semblait peser lourd avant la rencontre. Mais sa doublure Rodrigo Corrales a tenu la baraque et le vétéran Arpad Sterbik (38 ans), rappelé en catastrophe, a écœuré les tireurs de penalties français. Le portier du Vardar Skopje, lauréat de la dernière Ligue des champions, en a arrêté trois au total et fait douter les champions du monde en titre. En manque d'efficacité en attaque, à l'exception de leur capitaine Cédric Sorhaindo (6 buts), les Français ont aussi commis des pertes de balles étonnantes. Dans la cage, Vincent Gérard (3 arrêts seulement) n'a pas brillé. Cyril Dumoulin a fait mieux (7 arrêts) en seconde période au moment où les Bleus ont relancé le suspense avec un 6-0 (23-20). Mais l'Espagne, dans le sillage de Joan Canellas, a su se mettre à l'abri. Dans l'autre demi-finale, opposant deux voisins scandinaves, c'est la Suède qui est sortie vainqueur du duel face au Danemark. Dans le sillage de leur gardien Andreas Palicka en grande forme avec 20 arrêts, les Suédois ont mené de bout en bout, comptant jusqu'à cinq buts d'avance après 38 minutes (20-15). Mais ils ont ensuite subi le retour des Danois qui ont arraché la prolongation sur le gong (28-28) grâce à un but de Lasse Svan, sur une passe fantastique de Mikkel Hansen. Portés par le joueur du Paris SG (12 buts dont 8 penalties) et un Rasmus Lauge efficace (11 buts), les champions olympiques pensaient avoir assommé les Suédois avec cette égalisation in extremis. Mais les hommes de Kristjan Andresson ont trouvé les ressources pour résister en prolongation et ont fait la différence sur le fil. «Je n'ai pas les mots pour analyser le match pour le moment. Il y a tellement d'émotion. Notre défense nous a permis de remporter ce match», a déclaré l'entraîneur. Les Suédois parviennent donc en finale malgré trois défaites dans la compétition, contre la France (23-17), la Norvège (28-25) et l'Islande en ouverture (26-24). La formule alambiquée de la compétition avec deux phases de groupe leur permet quand même d'atteindre la finale d'un Euro, après 16 ans d'attente.