Pour ce faire, les équipes de recherche dans leur mission d'orientation ont dégagé cinq aspects, en l'occurrence «les ressources énergétiques, la qualité, technologie et transformation, maladies et ravageurs, fertilisation biologique, nutrition minérale et PGPR (bactéries bénéfiques à la croissance des plantes), biotechnologie des céréales (blé dur)», a-t-il été spécifié lors de la présentation du programme. Chacune des équipes de recherche aura un axe à développer. La palette des thèmes est très fournie, allant de la diversité génétique et l'identification moléculaire du blé dur algérien, jusqu'à la biologie des sols et le développement durable de l'agriculture. Pour ce qui est des résultats scientifiques et retombées et applications, il est question de «l'identification variétale par les marqueurs génétiques et établissement d'un catalogue des blés en Algérie, le contrôle de l'identité de la pureté variétale des lots commerciaux et de la semence, le marquage génétique des constituants du grain, le contrôle des Organismes génétiquement modifiés (OGM), la sélection pour la qualité technologique, entre autres», a-t-il été indiqué. Cinq laboratoires et cinquante chercheurs sont impliqués dans cette synergie blé dont les prémices semblent se profiler à l'horizon. C'est ce que nous a confirmé le recteur de l'université Mentouri, Abdelhamid Djekoun : «Dans le cadre de la recherche visant l'amélioration du blé, plusieurs approches sont employées parmi lesquelles la méthode basée sur l'utilisation des micro-organismes (PGPR) “Plant Growth Promoting Rhizobactéria” et des champignons mycorhiziens à arbuscules (CMA) qui sont les principaux symbiotiques composants du sol. Ce projet du Laboratoire de génétique, biochimie et biotechnologies végétales de l'université des frères Mentouri Constantine 1 mène des recherches pour mieux comprendre les interactions entre les bactéries colonisant la rhizosphère et stimulant la croissance du blé dur, le blé tendre, l'orge et le triticale dans notre étude. Les nouveaux procédés biotechnologiques de reproduction ou de multiplication des céréales pourront, s'ils sont bien maîtrisés, rendre de grands services dans ce domaine agronomique.» Et d'expliquer que «l'une des principales missions de l'agriculture en Algérie est d'assurer l'autosuffisance alimentaire de la population et d'augmenter la production des céréales. En revanche, elle est confrontée à plusieurs contraintes telles que le changement climatique global, l'augmentation des températures, le déficit hydrique, la carence des sols en azote et phosphore, représentent une menace nouvelle pour les récoltes. Donc, il est urgent de faire évoluer le management des systèmes de production agricole vers des pratiques durables plus productives, saines et moins coûteuses et avec moins d'intrants.» Mais quels sont les avantages des PGPR et CMA ? «En effet, les PGPR et les CMA peuvent apporter plusieurs avantages aux céréales (blé dur, blé tendre, orge et triticale) permettant un développement de systèmes racinaires efficace qui a la capacité de prélever l'azote et l'eau dans le sol. L'interaction plante-PGPR crée des symbioses associatives bénéfiques et réciproques entre les deux partenaires. En effet, dans la rhizosphère, de nombreuses communautés de micro-organismes des CMA peuvent proliférer jusqu'à 1 km de filaments fongiques par gramme de sol. L'utilisation des micro-organismes en production végétale permet à la fois une réduction considérable d'apport d'engrais et des pesticides reconnus comme polluants onéreux et destructeurs de l'environnement et des ressources naturelles, mais aussi contribue au renforcement de la stabilité des sols via les réseaux d'hyphes que les mycorhizes forment dans le sol», selon notre interlocuteur qui précisera que «ces micro-organismes et leurs applications biotechnologiques sous forme de bio-intrants représentent une alternative intéressante pour une agriculture respectueuse de l'environnement et la gestion des écosystèmes. Les intérêts majeurs sont la recherche, la conception et le développement des systèmes fixateurs d'azote et leur application dans des projets de l'amélioration de la production des céréales afin d'assurer une meilleure production et par la même assurer notre sécurité alimentaire.» Qu'en est-il des perspectives ? En référence aux déclarations du premier responsable de l'UFMC, elles sont plutôt prometteuses. «Les premiers résultats obtenus montrent des réponses d'amélioration au niveau morphologique, biochimique et physiologique des céréales cultivées sous contraintes hydriques. Ces derniers suggèrent aussi l'orientation de ce travail de recherche sur l'étude de l'identification des régions génomiques du blé qui sont impliquées dans cette interaction blé micro-organismes ou mycorhizes. De même, l'exploitation des premiers résultats sur le champ fait l'objet de nouvelles recherches de mémoire de masters», a-t-il soutenu.