La Libye et l'UE ont annoncé samedi la levée réciproque des restrictions à l'octroi des visas. Le ministre des Affaires étrangères libyen a affirmé que cela ne marque pas pour autant la fin de la crise avec la Suisse. La Libye et L'UE ont annoncé samedi la levée réciproque des restrictions à l'octroi de visas, marquant ainsi une pause dans les relations houleuses qu'entretenaient la Suisse et la Libye, cela depuis l'interdiction faite par la Suisse à des personnalités libyennes d'entrer dans l'espace Schengen. La situation de crise entre les deux pays remonte à 2008 et plus exactement à l'arrestation musclée à Genève, en juillet 2008, du fils du chef d'Etat libyen, Khadafi. Il était alors accusé de maltraitance vis-à-vis de ses domestiques. La Libye avait alors « répliqué », si l'on peut dire, en procédant à l'arrestation de deux ressortissants suisses. De là, en 2009, la Confédération helvétique a décidé de restreindre, voire de stopper l'octroi de visas vers l'espace Schengen, impliquant alors l'UE dans le contentieux. C'est l'Espagne, actuellement à la tête de la présidence de l'UE, qui a annoncé la levée des restrictions au chef d'Etat libyen dans un communiqué distribué par les Affaires étrangères libyennes en marge du sommet arabe. Cependant, le ministre des Affaires étrangères libyen, interrogé en marge du sommet arabe de Syrte en Libye, a affirmé peu après cette annonce que cela ne marquait pas pour autant la fin de la crise avec la Suisse. Selon lui, la crise avec la Confédération helvétique « est un autre sujet ». Par ailleurs, il rappelle que son pays réclame toujours un « arbitrage international » pour régler son différend avec la Suisse. Cette récente décision de rouvrir les frontières ne constituerait donc pas une amélioration générale des tensions entre les deux Etats. L'UE affirme son « désir de préserver les bonnes relations entre la grande Jamahiriya (libyenne) et l'Union européenne, espérant conclure bientôt un accord cadre de partenariat », objet de négociations depuis 2007. De son côté, la diplomatie suisse a rappelé hier que l'interdiction faite de pénétrer l'espace Schengen était motivée par « l'enlèvement » par la Libye de deux Suisses en automne 2009, cela en violation du droit international. Et d'ajouter : « Le Conseil fédéral avait décidé, pour des raisons de sécurité publique et nationale, une interdiction d'entrée et de transit à l'encontre de certains ressortissants libyens » (liste noire). Peut-on alors réellement se satisfaire des répercussions d'une telle décision diplomatique ou faut-il au contraire nous interroger quant à sa portée effective ? La Libye ne voit pas en cette annonce une issue à la crise, la Suisse, elle, a pris cette décision alors même qu'elle cherche encore à justifier celle prise précédemment de fermer ses frontières aux ressortissants libyens. Chacun campe donc toujours sur ses positions, même si chacun trouve malgré tout son intérêt dans cette avancée diplomatique. Les tensions, si elles semblent s'apaiser, n'ont donc apparemment pas pour autant disparu entre les deux pays.