Sans faire de l'opposition juste pour faire de l'opposition, un président qui présente ses condoléances pour un crash aérien près de son lieu d'habitation 5 heures après et qui trois jours après un bombardement illégal sur la Syrie ne donne toujours pas sa position, pose un problème. National et international. Au 29e sommet arabe de Dhahran qui vient de réunir rois et chefs d'Etat de la région, le président algérien était encore absent et l'Algérie a dû être représentée par le président du Conseil de la Nation, vague organisme dont on se demande quelle est son utilité réelle. Pour dire quoi ? Pas grand-chose pour le représentant du plus grand pays d'Afrique, de la Méditerranée et le plus grand pays du monde arabe, ce qui pose la question : qu'est-ce que l'Algérie aujourd'hui ? Une entreprise en faillite ? Une affaire de famille ? Un hôpital ou un héritage litigieux du clan de Oujda ? Comment un pays qui était aux avant-postes des luttes internationales en est réduit à jouer aujourd'hui les remplaçants ? Qui même à l'intérieur est isolé, 6 frontières sur 7 fermées, qui ne se préoccupe plus de grand-chose à part de perpétuer l'immobilisme, d'imprimer de l'argent et de (mal) gérer une pénurie de lait, poussant toute une population à se demander si le président est otage ou responsable, lui-même ne parlant plus. Cette voix que l'on n'entend plus, c'est celle d'un président depuis 19 ans mais qui n'a plus fait de discours en public depuis 2012, soit depuis 6 ans, soit une durée énorme, plus grande encore que celle d'un mandat présidentiel. Heureusement, Ould Abbès vient d'annoncer qu'il allait bientôt parler, comme il avait annoncé il y a un an qu'il allait bientôt marcher. Hier était le jour du savoir, youm el 3ilm, et il y a des choses que l'on aimerait bien savoir, pourquoi cet entêtement à diriger alors que le pays a plus besoin que jamais de vigueur, de mouvement, de présence et de paroles claires pour indiquer à 40 millions d'êtres humains vers quel destin les emmène-t-on ?