Trois associations culturelles, qui méritent assurément encouragements – Bouge ta ville Tichy, action et développement et le Café littéraire de Tichy – ont célébré, chacune de son côté, la fête de Yennayer, le jour de l'An amazigh. L'association Bouge ta ville a occupé l'espace de l'auberge de jeunes où, dans le hall, était exposé le programme. Exposition d'articles berbères, habits traditionnels, tableaux relatant l'historiographie des luttes ancestrales et celles plus récentes du peuple amazigh, etc. La journée devait se terminer par un défilé de jeunes filles et de garçons habillés de tenues traditionnelles, suivi par une dégustation sur place d'un couscous préparé par des femmes de la ville dans les cuisines de l'auberge de jeunes. L'association Tichy, action et développement a, quant à elle, commencé les festivités la veille, par une minute de silence en mémoire de tous les martyrs de la cause identitaire, suivie d'une projection de films documentaires sur les combats menés par les militants de cette même cause, pour se terminer par une veillée d'honneur au centre-ville de Tichy. Le lendemain, au-delà des poncifs que l'on peut rencontrer dans ce genre de commémoration de Yennayer, le public a eu droit à une intéressante conférence sur le combat identitaire, ainsi qu'à un récital de poésie amazighe, suivi d'une chorale, d'une pièce théâtrale et d'un concours de la chanson amazighe. A cette occasion, l'association en question a annoncé une bonne nouvelle aux écoliers, puisque celle-ci s'engage à dispenser des cours de soutien scolaire gratuits au profit des élèves en difficulté dans tous les paliers et dans toutes les matières, du primaire à la terminale. Quant au Café littéraire de Tichy, pour coller à l'événement, il a invité un jeune enseignant chercheur à l'université de Béjaïa à venir disserter sur le thème «Yennayer : impact sur la société et sur la langue amazighe». Ceci dit, la commémoration de cet événement a connu cette année une action des moins banales qui mérite d'être relatée, puisque des jeunes du quartier du centre-ville ont pris l'initiative de la fêter à leur manière en cotisant pour l'achat d'un veau et en offrant aux passants un mémorable couscous. Certains ont pu regretter une certaine dispersion des énergies de ces associations qui, disent-ils, auraient pu se regrouper le temps de cette commémoration. La fête n'en aurait été que plus belle.