Le président de l'Autorité palestinienne a réitéré son refus d'un Etat aux « frontières temporaires ». Dans un discours prononcé hier devant le conseil révolutionnaire du mouvement Fatah, au siège de la présidence de l'Autorité palestinienne à Ramallah, en Cisjordanie occupée, le président Mahmoud Abbas a réitéré son rejet catégorique d'un Etat palestinien aux frontières temporaires, tout en soulignant l'attachement des Palestiniens à la solution de l'Etat sur les terres occupées par Israël en 1967. Devant les membres du conseil révolutionnaire du Fatah, qui entamait sa troisième session ordinaire, d'une durée de trois jours, le Président palestinien a assené : « L'Etat aux frontières temporaires, nous souhaitons qu'ils (les Israéliens) l'oublient », affirmant que dans la feuille de route (plan de paix élaboré par le Quartette), l'option d'un Etat palestinien provisoire était juste une option et non pas une obligation. Selon le quotidien israélien Haaretz, le Premier ministre israélien est resté intransigeant sur la question de la colonisation dans la ville sainte et refuse d'y mettre un terme, comme l'exige le président Abbas avant toute reprise de toute forme de négociations entre les deux parties en conflit. Dans son discours d'hier, M. Abbas a appelé Israël à « donner une chance pour la paix » et à « prendre une décision responsable » de cesser toute activité coloniale dans la ville d'El Qods et partout ailleurs dans les Territoires occupés, afin de « commencer de véritables négociations sur le statut final avec une échéance ne dépassant pas deux ans, sous égide internationale et du Quartette, ainsi que la supervision américaine et le suivi du groupe arabe ». Il a nié que les Palestiniens mettaient des conditions à leur retour aux négociations, comme le prétend le gouvernement de Benyamin Netanyahu, indiquant que les accords entre les deux parties, signés en 1995, interdisent les actes unilatéraux qui peuvent influer sur le résultat des négociations finales. Non à la résistance armée Le président palestinien a appelé également à l'ouverture d'un dialogue avec toutes les forces politiques et les partis israéliens. M. Abbas a par ailleurs renouvelé son appel au mouvement Hamas de signer le document égyptien de réconciliation palestinienne. « Le Hamas doit réfléchir profondément aux moyens de sortir des conflits et des désaccords a propos d'un point ici et d'un autre point là », a dit M. Abbas en faisant référence aux réserves du mouvement qui domine en solo la bande de Ghaza depuis le mois de juin 2007, sur certaines clauses du document égyptien, qu'il refuse, à ce jour, de signer. M. Abbas s'est engagé à parrainer personnellement le dialogue et à aller à la rencontre de toutes les factions, sans exception, et à discuter de tous les sujets « parce que ce qui nous unit est beaucoup plus grand que ce qui nous divise », a-t-il dit. Le président de l'Autorité palestinienne, qui a toujours considéré les roquettes tirées a partir de la bande de Ghaza contre le territoire israélien comme « inutiles », a déclaré son soutien à la décision prise par le Hamas d'arrêter ce genre de tirs. Il a aussi déclaré son soutien à toutes les formes de résistance populaire, mais a refusé d'un autre côté qu'elle se transforme en résistance armée, expliquant que c'était le souhait d'Israël car cela lui permettrait de fuir toutes les pressions internationales.