La Ligue arabe a affirmé l'impossibilité d'évoquer une quelconque solution politique ne garantissant pas la fin des souffrances des réfugiés sur la base de l'initiative de paix arabe. La question des réfugiés « est la pierre angulaire du processus de paix en plus de l'instauration de deux Etats. Toute tentative d'Israël de passer outre cette question est vouée à l'échec », a indiqué, hier, le secrétaire général adjoint aux affaires palestiniennes et des territoires arabes occupés de la Ligue arabe, Mohamed Sbih, avant son départ pour Damas pour représenter la Ligue arabe à une conférence consacrée à la question des réfugiés palestiniens. Le responsable a déclaré que les tentatives d'Israël de nier ces droits inaliénables et internationalement reconnus constituaient « un report de cette question aux années à venir qui rendra la solution des deux Etats impossible ». M. Sbih a en outre souligné que l'organisation panarabe s'attachait à la résolution 194 considérée comme « contraignante » pour toutes les parties comme base de règlement de cette question, précisant que la question des réfugiés est une question de « principe » pour la Ligue arabe. « Les droits inaliénables » sera le thème principal de la conférence de Damas, a déclaré M. Sbih ainsi que l'examen des facilités accordées par les pays d'accueil aux réfugiés palestiniens. La politique israélienne d'expulsion et les dangers du décret militaire 1650 portant l'expulsion de milliers de citoyens palestiniens de la Cisjordanie seront débattus lors de cette conférence à laquelle prennent part les pays arabes, les parties concernées par la question des réfugiés ainsi que l'Agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA). Le conseil de la Ligue arabe au niveau ministériel a chargé, lors de sa 133e session tenue le 3 mars, le groupe arabe à New York de solliciter l'ONU pour l'envoi d'une mission chargée d'enquêter sur les biens et les terres des réfugiés palestiniens dans les territoires palestiniens de 1948, rappelle-t-on. Lors du 60e anniversaire de sa création, l'UNRWA avait souligné la nécessité de faire de la question des réfugiés « un point central dans les efforts de paix », indiquant que l'expulsion et la spoliation de tout un peuple ont fait échouer cet objectif pendant 60 ans.