Au deuxième jour du mouvement de grève au niveau de la cimenterie Lafarge à M'sila, la situation n'a pas évolué. C'est plutôt l'escalade qui semble caractériser cette deuxième journée consécutive de débrayage. Le directeur de l'usine Lafarge, Ion Trofin, a rejeté tout contact ou médiation avec le syndicat. « Nous ne négocierons jamais avec le syndicat qui était à l'origine de l'entrave à la liberté du travail, qui n'a cessé de créer l'instabilité, et que la justice a condamné lors de l'audience du 5 mai », a-t-il déclaré, ajoutant que « des travailleurs ont été menacés en rejoignant leurs postes ». Du côté du syndicat, la tension est grande, et les décisions de suspension, prises par la direction de l'usine, contre trois éléments du bureau syndical et deux travailleurs, ont exacerbé la situation. Des travailleurs nous ont fait part de menaces parvenues à travers des SMS, émanant de certains chefs de département. A ce propos, dira M. Trofin, « après notre réunion de mercredi, on avait demandé à notre encadrement de communiquer avec leurs éléments respectifs pour la reprise du travail, cet appel ne constituait aucunement des menaces ». Cet appel à la reprise du travail laisse supposer, selon un membre du syndicat que « le verdict prononcé par le tribunal de Hammam Dalaa sur l'affaire de l'entrave à la liberté du travail, en condamnant le chef de la section syndicale, équivaut à l'annulation de la grève, ce qui est complètement faux, notre mouvement de grève est légal, et l'usine restera totalement paralysée jusqu'à la satisfaction de nos revendications ».