Les arrestations, opérées parmi les hauts responsables et les hommes d'affaires de l'ère Bouteflika, n'ont pas suffi à calmer la rue. Le 17e vendredi de la révolution pacifique pour le changement du système a été intense, riche et lucide. 14h00. Une foule nombreuse, venue du quartier Belouizdad, envahit la place 1er mai où ils étaient rassemblés des dizaines de manifestants avec des drapeaux, algérien, amazigh et même soudanais. Le lieu, 18 ans après la marche historique du 14 juin 2001, a arboré aujourd'hui des habits colorés et joyeux. Les manifestants scandaient « Ce peuple ne veut pas un retour au gouvernement des militaires » et « mazal (il manque encore) Khaled Nezzar » et « Ouyahia est l'ennemi de Dieu ». 14h30. la rue Didouche, Place Audin et les alentours de la grande poste étaient submergés par une marée humaine munie de drapeaux et de slogans des plus variés. Les foules chantaient « Kabylie chouhada ( en référence aux victimes du printemps noirs) et « Ulac smah ( pas de prdon). Les slogans hostiles au chef de l'état-major de l'armée n'étaient pas en reste. « Gaid Salah dégage ! », « la main dans la main on chassera le gang ainsi que Gaid Salah » et « Etat civil, non militaire », ont scandé les manifestants. Sur les banderoles et les pancartes hissés par les marcheurs, ont pouvaient lire ; « 2001, on nous a séparés. 2019, unis, on vas les briser », « pas de dialogue pas concessions. La solution c'est la transition », « un peuple en or, comment voulez-vous qu'ils soit gouverné par de vieilles poupée en bois. » Certains manifestants ont dit « Merci à la grande armée qui a mis Ouyahia en prison » alors que d'autres ont demandé à la justice de juger le président déchu Abdelaziz Bouteflika en criant : « Jibouh f charita (ramenez-le en fauteuil roulant) ». En somme, la marche du 17 vendredi a réitéré la revendication populaire portant départ de tous les symboles du régime, revendication exprimée à travers le slogans « Yetna7aw ga3 » chanté et rechanté par la foule géante.