Un policier de Hong Kong a tiré au moins une fois avec son arme à feu hier et la police a utilisé des canons à eau contre des manifestants radicaux, une première dans l'ex-colonie britannique secouée par des manifestations pro-démocratie, rapportent des médias. «D'après ce que je comprends, un collègue vient juste de tirer avec son arme à feu. Ce que je comprends est que c'est un policier en uniforme qui a effectué ce tir», a déclaré un officier de la police de Hong Kong, Leung Kwok Win, alors que de violents heurts ont éclaté entre des manifestants pro-démocratie et la police à Tsuen Wan, à environ 10 kilomètres du centre-ville. Le territoire semi-autonome, un des grands centres financiers mondiaux, connaît depuis juin sa plus grave crise politique depuis sa rétrocession à la Chine en 1997. Née de l'opposition à un projet de loi, désormais suspendu, visant à autoriser les extraditions vers la Chine continentale, le mouvement s'est transformé en une campagne pour davantage de démocratie et la protection des libertés locales face à Pékin. Après avoir tiré des gaz lacrymogènes qui n'ont pas eu l'effet escompté, la police antiémeute a utilisé des canons à eau contre les manifestants, un signe d'escalade. Les forces de l'ordre ayant jusqu'à présent toujours affirmé ne vouloir utiliser cette technique de dispersion qu'en cas de «perturbation à grande échelle de l'ordre public». S'il n'a légalement pas le droit d'intervenir directement à Hong Kong, Pékin a eu recours, depuis le début du mouvement, à plusieurs méthodes pour le laminer, entre autres l'intimidation, la propagande et la pression économique. Le MTR (le métro hong-kongais) essuie actuellement les reproches du public, après avoir apparemment cédé aux critiques des médias officiels chinois qui ont accusé l'entreprise gestionnaire d'être au service des déplacements des manifestants. Hier, le réseau de transport a fermé certaines stations du quartier de Tsuen Wan, proches du site de la principale manifestation, pour le deuxième jour consécutif.