Le ministre des Affaires étrangères iranien, Mohammad Javad Zarif, est arrivé hier à Biarritz, dans le sud de la France, où se tient le sommet du G7 (Etats-Unis, Canada, Japon, Allemagne, Grande-Bretagne, France, Italie). Les Européens tentent à cette occasion de convaincre le président américain, Donald Trump, de faire un geste pour sauver l'accord sur le nucléaire iranien. Reçu par le président français Emmanuel Macron vendredi à Paris, Mohammad Javad Zarif va rencontrer son homologue français Jean-Yves Le Drian. Téhéran a cessé en juillet dernier de respecter certains engagements de l'accord de Vienne encadrant leur programme nucléaire, en réaction à la sortie en mai 2018 de Washington du texte et à la réintroduction de lourdes sanctions américaines. Dans la matinée, le président Macron a cru pouvoir annoncer l'accord des Sept pour parler à l'Iran d'une même voix. «Nous nous sommes mis d'accord sur ce qu'on va dire sur l'Iran. Il y a un message du G7 sur nos objectifs et le fait qu'on les partage évite les divisions», a-t-il assuré sur la chaîne de télévision LCI/TF1. «Nous avons acté d'une communication commune et d'une décision d'action qui permet de réconcilier un peu les positions», a-t-il ajouté. Mais deux heures plus tard, Donald Trump observe : «Je n'ai pas discuté de cela.» Il a aussi jeté un froid sur le commerce, excluant toute désescalade dans sa guerre commerciale avec la Chine malgré les appels pressants des autres membres du G7. Il «regrette (juste) de ne pas avoir encore plus relevé les droits de douane», a indiqué sa porte-parole Stephanie Grisham. Sur un autre sujet qui fâche, le Brexit, Donald Trump a soutenu le nouveau Premier Ministre britannique, Boris Johnson, dans le bras de fer qui l'oppose aux Européens sur le Brexit. «C'est l'homme qu'il faut pour faire le travail», a-t-il déclaré lors de leur première rencontre, hier, lui promettant un «très grand accord commercial» dès que Londres aura quitté l'Union européenne. De son côté, Boris Johnson a aussi affirmé que les deux pays vont conclure un «fantastique accord commercial une fois les obstacles écartés». Sur les feux de forêt qui ravagent l'Amazonie, les pays du G7 sont d'accord pour «aider le plus vite possible les pays qui sont frappés», a déclaré Emmanuel Macron. «Nous sommes en train de travailler à un mécanisme de mobilisation internationale pour pouvoir aider de manière plus efficace ces pays», a-t-il précisé. Les sept dirigeants se sont aussi entendus pour «renforcer le dialogue et la coordination» sur les crises actuelles avec la Russie, tout en estimant qu'il est «trop tôt» pour la réintégrer dans un G8, selon une source diplomatique. La Russie a été exclue du G8 en 2014 après l'invasion de la Crimée. Mais Donald Trump est plutôt favorable à son retour. Les Sept ont aussi débattu de l'état de l'économie mondiale, qui montre des signes inquiétants d'essoufflement en Allemagne, en Chine et aux Etats-Unis, et des moyens de la relancer. A quelques dizaines de kilomètres, les opposants au G7 n'entendent pas désarmer après avoir tenu un contre-sommet et un rassemblement en fin de semaine. Plusieurs centaines de manifestants ont participé, hier à Bayonne, à une «marche des portraits» d'Emmanuel Macron, qui ont été décrochés dans les mairies, le qualifiant de «président de la République des pollueurs».R. I.