« Nous resterons dans l'esprit silmiya, silmiya ( pacifique). Il faut demeurer patients, nous allons les faire partir, nous savons que le chemin est encore long ». A l'issue de leur marche populaire qui les a menés le long du traditionnel parcours en cet après-midi du vendredi 13 septembre 2019, les manifestants de la localité côtière de Cherchell ont convergé vers le lieu du départ, à savoir l'historique Place publique. Femmes et hommes écoutaient religieusement les intervenants qui se relayaient, pour expliquer leurs points de vue, sur la situation actuelle du pays. Les intervenants ont mis en garde l'assistance sur la volonté des tenants du pouvoir qui veulent à tout prix semer l'animosité entre les populations algériennes : « les kabyles, les mozabites, les touarègs, les chaouis, les Oranais, tous sont nos frères. Ils nous ne auront pas cette fois-ci, nous resterons toujours dans l'esprit pacifique » dira un jeune universitaire. L'arrestation de Karim Tabou a été évoquée. Toute l'assistance a affiché sa solidarité avec le 1er responsable de l'UDS, parti politique non agrée. « Les décideurs du pays veulent essayer une nouvelle expérience avec les vrais porte-paroles du peuple. Ils attendent la réaction des citoyens mais le temps du FIS est révolu, nous refusons la violence et ils ne souhaitent que cela pour justifier la répression, les enlèvements, l'emprisonnement et les assassinats », déclare un autre animateur. L'assistance a manifesté sa solidarité avec l'armée nationale populaire tout en fustigeant le chef d'état-major, Ahmed Gaid-Salah, le considérant comme un élément du système. « Nous resterons dans l'esprit silmiya, silmiya ( pacifique). Il faut demeurer patients, nous allons les faire partir, nous savons que le chemin est encore long », conclut un jeune hirakiste.