Le Programme d'appui à la facilitation du commerce (Facico) mis en place conjointement par la Commission européenne et le ministère du Commerce semble créer des tensions entre les deux partenaires. Au moment où l'Algérie décide de réviser certaines clauses de l'Accord d'association avec l'Union européenne, signé le 22 avril 2002 et entré en vigueur le 1er septembre 2005, des voix s'élèvent pour dénoncer la « non-implication » de la partie algérienne dans la concrétisation du programme Facico. « Les décideurs du projet ne donnent pas aux experts les moyens de mettre en place les objectifs discutés lors de la signature du partenariat, à savoir l'accès à l'information nécessaire afin de soumettre leurs propositions d'assistance technique », dénonce une source proche du dossier. En effet, le programme Facico, lancé en mars 2009, avait pour objectif de renforcer les capacités du ministère du Commerce, d'améliorer la protection des consommateurs ainsi que la modernisation des structures de contrôle du marché, en assurant une assistance technique à l'Algérie dans ses négociations pour l'accession à l'Organisation mondiale du commerce. Le projet financé à hauteur de 5 millions d'euros par l'UE et de 1,25 million par l'Etat algérien devait durer jusqu'en décembre 2010. Remerciés Mais l'échéance vient d'être prorogée pour décembre 2011. « Nous avons reporté l'aboutissement du projet d'une année, car les activités tracées lors de l'élaboration de la convention ne peuvent être réalisées en 22 mois », a justifié la direction de Facico. Mais selon notre source, ce report est motivé par l'aspiration de la direction de Facico de bénéficier d'une réévaluation du projet. Deux des cinq experts étrangers de l'Unité d'appui au programme, recrutés pour apporter un soutien au ministère du Commerce pour sa mise en œuvre, ont été « remerciés pour avoir tenté d'entrer en contact avec des cadres du ministère du Commerce afin de se pencher sur le volet des négociations pour l'accession à l'OMC. Les trois autres ont décidé de renoncer au projet et de quitter l'Algérie, car aucune de leurs propositions n'a été retenue », indique notre source. Et d'ajouter : « Ces compétences étaient cloisonnées, car aucune coordination n'existait entre les différents services. » Plus d'une année après la mise en place du Facico, quelques formations destinées aux cadres du ministère du Commerce sur l'étude du marché ont été lancées, ainsi que des séminaires, dont un sur l'intégration de l'Algérie au commerce international. Selon la direction dudit programme, « le volet ‘‘accession à l'OMC'' a été écarté lors de la signature de la convention. Les experts étaient tenus de ne pas évoquer ce chapitre ».