Né en 1945 à El Kantara près de Batna, Saïd Chengriha a acquis ses galons sur le terrain après avoir fait des études militaires à l'étranger, notamment à l'Ecole de guerre de Moscou. La nomination, hier, du général-major Saïd Chengriha au poste de chef d'état-major par intérim de l'ANP par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, était prévisible et même attendue. Saïd Chengriha en tant que chef des forces terrestres (CFT) était destiné à remplacer le général de corps d'armée Ahmed Gaïd Salah dès que celui-ci déciderait de prendre sa retraite. Les choses se sont précipitées avec le décès subit, hier matin, de Gaïd Salah d'une crise cardiaque. Cette disparition inattendue constitue une nouvelle donne sur la scène politique nationale à l'entame du mandat présidentiel de Tebboune, où le général-major Saïd Chengriha aura à jouer un rôle majeur. Né en 1945 à El Kantara, près de Batna, Saïd Chengriha a acquis ses galons sur le terrain après avoir fait des études militaires à l'étranger, notamment à l'Ecole de guerre de Moscou. Il a occupé plusieurs postes de responsabilité au sein de l'ANP en tant que chef de brigade et chef de région, avant de se voir confier le commandement des forces terrestres (CFT) en 2017. Un poste-clé dans le commandement militaire qu'il a dû assumer avec beaucoup de difficultés, selon certaines indiscrétions, face à un Gaïd Salah hégémonique et déterminé dans ses positions politiques. Malgré quelques divergences avec Gaïd Salah, Saïd Chengriha est resté l'un des collaborateurs les plus proches du défunt chef d'état-major et vice-ministre de la Défense nationale. Le nouveau patron de l'ANP avait, dès le début, soutenu la candidature de Abdelmadjid Tebboune, contrairement à certains membres du commandement militaire qui avaient tout fait pour que Azzedine Mihoubi, ancien ministre de la Culture et secrétaire général du RND, remporte le poste de président de la République. Selon une source proche de l'état-major, Gaïd Salah aurait été convaincu par la «carte» Mihoubi, avant de se raviser grâce à l'insistance de Saïd Chengriha. Ce dernier est décrit comme étant un homme dur et très exigeant sur le plan professionnel et de la discipline militaire. Pourtant, même s'il ne sourit que très peu, Chengriha est crédité de beaucoup de qualités humaines et ne manque pas une occasion, dit-on, pour étaler ses connaissances culturelles et sa maîtrise quasi parfaite des langues arabe et française. On le présente également comme étant un légaliste, réfractaire à l'immixtion de l'armée dans les affaires politiques. Comme la majorité des cadres militaires, Chengriha a été très marqué par la décennie noire durant laquelle le terrorisme islamiste sévissait. La nomination de Saïd Chengriha va induire certainement un changement au sein du commandement militaire. L'on parle d'ores et déjà de la mise à la retraite du général de corps d'armée Ali Benali, actuellement chef de la Garde républicaine. Il est l'un des militaires les plus âgés encore en activité et le plus gradé après Gaïd Salah. Le général Benali est le frère du chahid Colonel Lotfi. D'autres responsables de Région et de corps d'armée pourraient être remplacés. C'est selon les priorités du nouveau chef d'état-major, affirme-t-on, qui pourrait être plus pris par la situation politique du pays où l'on assiste à une immense fronde populaire, qui dure depuis plus de 10 mois, exigeant le démantèlement du système en place. Quoi qu'il en soit, Chengriha aura la responsabilité de soutenir la démarche du nouveau président de la République en matière de sécurité nationale, mais également dans ses choix politiques pour la résolution de la crise actuelle. Sera-t-il ce collaborateur précieux qui pourra aider Abdelmadjid Tebboune à sortir le pays de l'ornière et apporter les mesures d'apaisement nécessaires ? Ou maintenir le pays sous la coupe d'un régime militaire qui l'étouffe depuis l'indépendance ? Le général-major Saïd Chengriha nommé Chef d'état-major de l'ANP par intérim Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a nommé, hier, le général-major Saïd Chengriha en qualité de chef d'état-major de l'Armée nationale populaire (ANP) par intérim, suite au décès du général de corps d'armée Ahmed Gaïd Salah, a indiqué un communiqué de la présidence de la République. «Suite au décès du général de corps d'armée, Ahmed Gaïd Salah, le président de la République, ministre de la Défense nationale, chef suprême des forces armées, M. Abdelmadjid Tebboune, a nommé, lundi 23 décembre 2019, le général-major Saïd Chengriha en qualité de chef d'état-major de l'Armée nationale populaire par intérim», lit-on dans le communiqué. APS