Créées toutes les quatre par décret ministériel, les zones industrielles de la wilaya de Constantine, dont la plus ancienne est celle du 24 février 1956, puisque sa création remonte aux années 1960, restent exploitées à moitié car une partie des terrains achetés n'abrite aucune activité. Et à défaut d'investir dans des créneaux industriels d'envergure, l'on remarque que ce sont surtout les activités de services, à savoir salles des fêtes, restaurants, cafés et lavages auto qui raflent la mise, puisqu'elles représentent plus de 50 % des activités recensées, alors qu'en principe cela ne devrait pas excéder 15 %, conformément à la loi. Pour d'aucuns, à cause de l'opportunisme des acquéreurs d'assiettes foncières au niveau de la ZI de Constantine et la « complaisance » de certains responsables, la zone Palma, en particulier, est devenue au fil des ans l'eldorado des salles des fêtes. Une véritable aubaine pour les « festoyeurs », surtout durant la saison chaude où les klaxons des voitures fleuries se bousculent jour après jour dans ce lieu d'activités et de production. Réservées plusieurs mois à l'avance, ces structures ont certes la capacité d'accueillir des centaines d'invités, mais sont surtout hors de prix, oscillant entre 50 000 et 80 000 DA la journée, et ce même si ces structures n'offrent pas toujours toutes les commodités à leurs occupants d'un jour. En dépit de cela, et en l'absence de réglementation en matière de tarification, la demande reste, néanmoins, assez importante transformant ainsi la zone industrielle de Constantine, particulièrement durant la saison chaude, en un lieu festif, témoin de toutes sortes de réjouissances : mariages, circoncisions ou célébration de l'obtention d'un examen, celui du baccalauréat notamment. C'est ainsi que la zone industrielle de la ville du Vieux Rocher est passée d'un espace de création de richesse et de production à un lieu de festivités, contrairement à la ZI de Tarf, située dans la commune de Benbadis (ex-El Haria). Cette dernière enregistre, en effet, près de 90 % des activités de production grâce à la présence, faut-il le souligner, de plusieurs entreprises publiques d'envergure comme la SNTA, des entreprises de fabrication de médicaments et de produits parapharmaceutiques, ainsi que des sociétés spécialisées dans l'agroalimentaire. L'implantation de la ZI de Constantine à proximité de la ville aurait-elle nui à la gestion du foncier industriel du chef-lieu de la wilaya ? Ne faudrait-il pas penser à « délocaliser » certaines activités de services pour redonner plus d'envergure à cet espace de production ?